Liban: routes bloquées par les manifestants qui veulent maintenir la pression
Les contestataires au Liban ont bloqué lundi plusieurs axes de circulation, au lendemain d’une nouvelle journée de mobilisation massive illustrant leur mécontentement face aux promesses de la classe politique, qui n’ont pas réussi à enrayer ce soulèvement inédit.
Ces derniers jours, les manifestants, de mieux en mieux organisés, se livrent au jeu du chat et de la souris avec la police antiémeute, installant des barrages routiers à travers le pays.
S’asseyant au milieu de la route, utilisant les bennes à ordure, garant des voitures en travers de la chaussée, les manifestants ont bloqué plusieurs autoroutes et des axes de circulation importants.
A Beyrouth, ils ont fermé le pont « Ring », qui se trouve à un carrefour important du centre-ville, près de la place des Martyrs, et se sont rassemblés près de la Banque centrale, selon des correspondants de l’AFP.
Une autoroute qui relie le plateau de la Bekaa (est) au sud du pays a également été fermée, tout comme une autoroute côtière qui relie Beyrouth au nord, d’après l’agence ANI.
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Depuis le 17 octobre, le Liban est secoué par un soulèvement inédit ayant mobilisé des centaines de milliers de manifestants, qui crient leur ras-le-bol face à une économie au bord du gouffre, mais aussi une classe politique jugée corrompue et incompétente, dominée depuis des décennies par les mêmes clans.
Le soulèvement a entraîné mardi dernier la démission du Premier ministre Saad Hariri et de son gouvernement –qui continue toutefois de gérer les affaires courantes.
Les manifestants restent mobilisés pour s’assurer que toutes leurs demandes se concrétisent, notamment la formation d’un gouvernement de technocrates.
« Je le répète, nous réclamons un gouvernement de technocrates, pas un gouvernement alliant des technocrates et des responsables de partis », a martelé Youssef Fadel, qui participait lundi matin au blocage d’une route à Beyrouth.
« Il faut du sang neuf », a poursuivi le jeune homme de 25 ans, titulaire d’un master en finance mais sans-emploi.
Jeudi soir, le président Michel Aoun a appelé à la formation d’un gouvernement composé de ministres choisis pour leurs « compétences » au lieu « de leurs allégeances politiques ».
Dimanche, des dizaines de milliers de personnes ont participé aux manifestations à travers le pays, appelant notamment au départ du président.
Quelques heures plus tôt, plusieurs milliers de partisans de M. Aoun s’étaient eux aussi rassemblés sur la route menant au Palais présidentiel pour exprimer leur soutien au chef de l’Etat.
Avec AFP