La Chine et l’Union européenne signent un accord très attendu
La Chine et l’Union européenne doivent signer un accord négocié durant de longues années sur les Indications Géographiques Protégées (IGP), ce mercredi 6 novembre, dans le cadre de la seconde visite d’Etat du Président Emmanuel Macron pour l’inauguration de la foire internationale aux importations de Shanghai.
Cette visite, que l’on pensait essentiellement axée sur la coopération franco-chinoise avec l’inauguration du Centre Pompidou, a très vite pris des allures de rencontre sino-européenne. Le Président français était accompagné du Commissaire européen, Phil Hogan, et de la ministre allemande de l’Education et de la Recherche, Anja Karliczek. La combinaison idéale pour afficher une forte cohésion européenne face à la seconde puissance mondiale.
L’Europe, en quête de consolidation et d’affirmation
L’Union européenne s’est montrée très divisée ces dernières années sur d’importants dossiers. Fragilisée par la crise migratoire et le Brexit entre autres, elle est dépourvue de politique étrangère cohérente et doit faire face à la montée en puissance de ses concurrents. Elle se heurte à une Chine de plus en plus présente, qui elle aussi est une source de friction pour les Etats membres, notamment sur la question des routes de la Soie. En effet, les accords conclus avec l’Italie avaient provoqué de vives réactions chez les autres pays membres accusant l’Italie de faire cavalier seul. Les déclarations de Macron lors de cette inauguration « Il y a des agendas nationaux […], mais plus on joue en franco-allemand et surtout en Européens, plus on a de la crédibilité et des résultats » témoignent alors de cette stratégie de solidarité pour afficher une Europe unie et forte, pour plus de poids sur les négociations avec l’Empire du milieu.
La Chine, rivale ou alliée ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la Chine et l’UE entretiennent une relation ambiguë. Alors que la Commission européenne déclarait que la Chine est « un rival systémique », celle-ci vient de nommer son représentant spécial pour les affaires européennes. La coopération avec l’Union européenne est une opportunité pour la Chine, qui a été fragilisée par les tensions commerciales avec les Etats Unis. Il s’agit également d’une opportunité pour les européens : « c’est l’occasion pour l’ensemble de la communauté d’affaire chinoise d’envoyer un message de pacification et d’ouverture, la coopération sino-européenne revêt un atout important » a déclaré Emmanuel Macron. Les deux sont sans aucun doute des rivaux mais aussi des partenaires. Cette coopération leur permettra de défendre le multilatéralisme et de promouvoir une économie mondiale ouverte.
Coopération économique, technologique et climatique au programme
Cette coopération doit reposer selon Macron sur ces trois piliers. En ce qui concerne le volet économique, un accord sur les indications géographiques protégées (IGP) doit être signé. Celui-ci cible 100 produits européens dont 26 français (dont des vins, fromages etc.) qui seront mieux protégés sur le marché chinois, réputé pour ses contrefaçons.
La coopération technologique est également à l’ordre du jour. Après la polémique sur la 5G, Macron appelle à ne pas tomber « dans la stigmatisation ni dans la naïveté ». Il s’agit selon lui d’un sujet tabou qui devient géopolitique et sur lequel l’Union européenne doit rapidement se coordonner.
Enfin, la question climatique est selon lui au cœur de la coopération économique. Elle permettra de « la rendre durable et acceptable pour nos peuples ». Les deux partenaires devraient par ailleurs s’engager sur l’irréversibilité de l’Accord de Paris, alors que les Etats-Unis lancent leur procédure du retrait.
Par ailleurs, dautres sujets doivent être abordés comme la réforme de l’OMC ou encore la finalisation de l’accord d’investissement.