Neuf pays de l’UE s’allient pour une taxation verte de l’aviation
Neuf pays européens ont invité jeudi la future présidente de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen, à lancer le débat sur la taxation du secteur de l’aviation, sur le principe du pollueur-payeur.
Dans un courrier adressé à la Commission, ces pays, en l’occurrence la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, la Luxembourg, la Suède, le Danemark, l’Italie et la Bulgarie, relèvent qu’au-delà de ses avantages sociétaux et économiques, l’aviation « génère environ 2,5% des émissions mondiales de CO2 et des conséquences négatives telles que le bruit et la pollution atmosphérique ».
Ils notent en revanche que le transport aérien est exempté de droits d’accises, aucune taxe n’est perçue sur les vols internationaux et il n’y a pas de taxe coordonnée sur les billets.
Face à cette situation, les neuf pays signataires appellent la prochaine Commission européenne à ouvrir le débat, en tenant compte de la compétitivité et de la situation particulière de chaque État membre de l’UE.
Ils exhortent notamment l’exécutif européen à présenter une proposition de directive, sans préciser la forme de l’éventuelle taxation (sur le billet d’avion, sur le kérosène, etc.).
Cette déclaration commune, relayée par les médias, intervient à l’initiative des Pays-Bas qui se veulent le fer de lance de la taxation du secteur aérien. Le pays prévoit d’introduire, en 2021, une taxe de 7 euros sur le billet d’avion quelle que soit la destination, et ce même sans accord au niveau européen.
En juillet, la France avait annoncé, de son côté, la mise en place dès 2020 d’une écotaxe de 1,50 à 18 euros sur les billets d’avion, tandis que le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, la Suède et la Norvège se sont aussi déjà dotés de taxations aériennes.