Etudiant immolé à Lyon: les syndicats dénoncent « la précarité » à l’université
Les fédérations syndicales étudiantes SUD-éducation et Solidaires ont dénoncé samedi dans un communiqué commun « la précarité » de « la vie des étudiant-e-s », au lendemain du geste « à la portée politique » d’un jeune homme de 22 ans qui s’est immolé en pleine rue à Lyon.
« Son acte ne saurait être réduit au seul désespoir, c’est aussi à la portée politique. Dans son message, notre camarade décrit la précarité qu’il subit, conséquence des politiques libérales, et le racisme quotidien », pointe le syndicat, qui souligne que « la précarité s’étend » et « broie de plus en plus de vies, y compris la vie des étudiant-e-s ».
Vendredi après-midi, un étudiant de 22 ans originaire de Saint-Étienne a été grièvement brûlé à Lyon après s’être immolé en pleine rue devant un restaurant universitaire situé dans le 7e arrondissement.
Le jeune homme, brûlé à 90%, se trouve actuellement « entre la vie et la mort » au Centre des brûlés de l’hôpital Edouard Herriot de Lyon, indiquent les syndicats.
Prévenue du geste de son compagnon par un sms, la petite amie de la victime, qui étudie à l’université Lyon 2, avait alerté les services de secours.
La ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal s’est rendue samedi matin à Lyon pour rencontrer la présidente de l’université et les équipes du CROUS pour leur faire « part de sa profonde émotion face à l’acte dramatique » du jeune homme, « auquel elle a adressé ses premières pensées », selon le ministère.
L’université Lyon 2 a annoncé sur son compte Twitter qu’une cellule d’écoute serait mise en place dès mardi 14H sur le campus Porte des Alpes.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les raisons de son geste, mais dans un long message publié sur Facebook et relayé ce samedi par le quotidien Le Progrès, l’étudiant avait évoqué ses difficultés financières et justifié son geste par des revendications politiques, accusant notamment « Macron, Hollande, Sarkozy et l’UE » de « [l’avoir] tué ».
« Luttons contre la montée du fascisme, qui ne fait que nous diviser, et du libéralisme, qui créé des inégalités. […] Mon dernier souhait, c’est aussi que mes camarades continuent de lutter pour en finir définitivement avec tout ça », souligne-t-il dans ce texte.
Avec AFP