Forum de Paris sur la Paix : une seconde édition pour refonder le multilatéralisme
Face aux crises internationales qui traversent le monde et dans un contexte difficile pour le multilatéralisme, le Forum de Paris sur la Paix, accueille mardi et mercredi les acteurs de la gouvernance mondiale. Objectif : « refonder le multilatéralisme ».
Les tensions internationales croissent et la réponse aux enjeux globaux n’a jamais été aussi urgente. Face à ces défis, le Forum de Paris sur la Paix, qui tient sa deuxième édition, réunit une trentaine de chefs d’État, de nombreuses associations et organisations internationales et divers représentants de la société civile pour redonner corps au multilatéralisme et à l’action collective.
Les présidents français Emmanuel Macron et congolais Félix Tshisekedi, la présidente désignée de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le vice-président chinois Wang Qishan donneront le coup d’envoi de cette édition.
« L’ambition de ce Forum est simple: reconstruire une forme de gouvernance sur les enjeux communs et les crises internationales qui traversent nos sociétés et qui, bien souvent, les dépassent », affirme Justin Vaïsse, Directeur général du Forum de Paris sur la Paix. Une nécessité à l’heure où le multilatéralisme, né de la fin de la seconde guerre mondiale en 1945, semble atteindre ses limites, incapable qu’il est à remédier aux désordres du monde actuel.
« Le Paris Peace Forum part du constat que le système du multilatéralisme ne fonctionne plus : le budget de l’ONU est en baisse. Il faut refonder le multilatéralisme », souligne-t-il. « Ces questions sont soulevées à l’heure où les formes traditionnelles de gouvernance partout se décomposent et partout se recomposent ; à l’heure où les populismes et où la contestation des élites se généralisent, comment assurer les efforts des enjeux que sont les crises internationales, le terrorisme, mais aussi la gestion des espaces communs : la question climatique, les deux pôles, l’espace, le cyber-espace. Ces commons, ces biens communs, appellent des réponses concertées entre les États, la communauté internationale et la société civile », affirme Justin Vaïsse.
C’est toute l’ambition du Forum, que de produire des normes, de la règle, pour répondre efficacement à ces enjeux et réaffirmer l’importance du multilatéralisme et de l’action collective, considère-t-il.
Pour ce faire, le Forum, lancé à l’initiative du président Emmanuel Macron pour réaffirmer l’importance du multilatéralisme et de l’action collective, entend agir comme un incubateur pour faire avancer les projets et lancer des initiatives nouvelles, en offrant des solutions concrètes autour de la paix et de la sécurité, du développement, de l’environnement, des nouvelles technologies, de l’économie inclusive ou de la culture et de l’éducation, explique-t-on au Quai d’Orsay.
Ainsi, pour cette deuxième édition, le Forum de Paris sur la Paix a reçu plus de 700 projets venant de 115 pays du monde entier. Émanant d’une grande diversité d’acteurs de la gouvernance mondiale (États, ONG, Agences de développement, Fondations, organismes philanthropiques, associations, think tanks et universités, ces projet sont structurés autour de 6 thématiques : paix et sécurité, environnement, développement, nouvelles technologies, économie inclusive, et culture et éducation.
Parmi ces initiatives, 120 seront présentées lors de cette édition et les porteurs de projets pourront rencontrer des dirigeants et des partenaires potentiels, échanger avec des intervenants du monde entier et bénéficier d’une visibilité médiatique. Mais, seuls 10 projets seront sélectionnés et feront l’objet d’un accompagnement voire financier mais aussi sous forme de visibilité médiatique et ce tout au long de l’année.
« Ce que le Forum de Paris veut devenir petit à petit, c’est ce processus d’incubation. L’idée à terme, c’est d’en faire la plateforme mondiale de porteurs de projets », ambitionne Pascal Lamy, le président du Forum et ex-directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC).