Présidentielle 2020 : Les candidats démocrates unis contre Trump mais divisés sur la santé et les taxes
Les candidats à l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2020 aux Etats-Unis qui ont participé à un cinquième débat télévisé, mercredi soir à Atlanta, ont affiché un front uni contre le président Donald Trump, mais se sont montrés divisés sur des questions comme la réforme de la prise en charge des soins de santé et l’imposition de la fortune.
Alors qu’aucun candidat ne parvient à se distancier clairement de ses adversaires après plusieurs mois du lancement de la campagne, les dix prétendants retenus par le Comité national démocrate pour ce débat n’ont réussi à produire aucun grand moment qui fera parler d’eux dans les jours à venir.
Les quatre favoris des sondages sont certes engagés dans des combats sur l’orientation future du parti, les sénateurs Elizabeth Warren et Bernie Sanders le tirant vers le camp progressiste et de gauche, et l’ancien vice-président Joe Biden et Pete Buttigieg, maire d’une ville de l’Indiana, le voulant au centre. Mais, ils se sont globalement limités à un débat sans grande confrontation.
D’emblée, la soirée a démarré sur une note de consensus. Tous les candidats appuient les auditions en cours au Congrès dans le cadre de l’enquête de destitution du président Trump et ont fait écho de la détermination des démocrates à lui barrer la voie vers un second mandat.
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Autre fait marquant: les quatre favoris ont essuyé des attaques de la part de « petits » candidats, mais ont passé la majeure partie du débat à exposer leurs visions du pays et leurs critiques du leadership de M. Trump.
Mais en dépit de ce front commun contre l’actuel Locataire de la Maison Blanche, des dissensions ont vite surgit entre les principaux candidats sur de nombreuses questions, notamment les soins de santé et les impôts sur les plus riches.
Sur la question des soins de santé, Mme Warren et M. Sanders ont présenté des propositions pour étendre l’assurance maladie Medicare à des centaines de millions d’Américains supplémentaires, tandis que des centristes tels que M. Biden et la sénatrice du Minnesota, Amy Klobuchar, ont qualifié ces plans de trop coûteux et irréalistes.
M. Biden a appelé de ses voeux un plan qui s’appuierait sur la Loi sur les soins abordables (Obamacare) et permettrait à ceux qui le souhaitent de garder une assurance privée.
S’agissant de la question des taxes, Elizabeth Warren a saisi l’occasion pour évoquer l’impôt sur la fortune, son projet de campagne phare qui lui attire les foudres de Wall Street et sème la panique chez l’establishment démocrate.
Interrogée sur ce qu’elle ferait pour unir le pays, la sénatrice du Massachusetts a souligné ses propositions visant à augmenter les impôts des Américains les plus riches, les décrivant comme faisant partie d’un effort visant à « construire une Amérique qui fonctionne pour le peuple, pas seulement une Amérique qui travaille pour les gens riches ».
Malgré l’insistance de tous les candidats pour corriger les inégalités des revenus et soutenir les familles de travailleurs, plusieurs d’entre eux ont fait valoir qu’un impôt sur la fortune n’était pas la meilleure approche.
Le sénateur du New Jersey, Cory Booker, a, ainsi, plaidé pour une augmentation des recettes en ciblant les « brèches fiscales » et les « tricheurs fiscaux ».
« Je ne suis pas d’accord avec l’impôt sur la fortune comme le présente Elizabeth Warren, mais je conviens que nous devons augmenter l’impôt sur les successions. Nous devons imposer les gains en capital en tant que revenu ordinaire », a-t-il déclaré.
Ce débat s’est tenu à moins de 74 jours de la première primaire démocrate, prévue début février dans l’Iowa, et où Pete Buttigieg est donné favori avec un écart confortable, bien que Joe Biden est toujours en tête, selon les sondages nationaux, et serait aussi favori dans les primaires du Nevada et de Caroline du Sud, des Etats qui votent aussi en février.