Enquête de destitution: Deux rapports contradictoires au Congrès américain
Quelques jours après la fin des auditions au Congrès américain dans le cadre de l’enquête en vue d’une procédure de destitution contre le président Donald Trump, démocrates et républicains ont livré mardi deux rapports contradictoires sur cette affaire.
La Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, a conclu que le président Trump avait placé ses intérêts politiques avant les intérêts nationaux dans ses échanges avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, tandis que les républicains de la Chambre ont réfuté ces allégations et défendu le Locataire de la Maison Blanche contre l’accusation d’abus de pouvoir.
L’enquête cherchait à déterminer si Trump a voulu conditionner une aide militaire et une invitation à la Maison Blanche à l’ouverture d’enquêtes par Kiev sur l’activité de l’ancien vice-président Joe Biden et son fils en Ukraine.
Dans un rapport de 300 pages, la commission du renseignement de la Chambre a jugé que « le plan du président Trump a détourné la politique étrangère américaine vis-à-vis de l’Ukraine et porté atteinte à notre sécurité nationale au profit de deux enquêtes à caractère politique qui l’aideraient dans sa campagne de réélection à la présidentielle ».
L’enquête a « révélé un effort de plusieurs mois visant à utiliser les pouvoirs de son bureau pour solliciter des ingérences étrangères en son nom lors des élections de 2020 », ajoute le document.
Bien que le rapport de cette Commission ne recommande pas spécifiquement les articles d’impeachment (mise en accusation), il semble toutefois qu’il soutienne une accusation selon laquelle Trump aurait entravé l’action Congrès. La commission signale qu’une douzaine de témoins « ont suivi les ordres du président Trump, défiant les demandes volontaires et les assignations à comparaître légitimes, et refusant de témoigner ».
Ce rapport survient quelques heures avant que la Commission judiciaire de la Chambre commence à se saisir de l’affaire avec une première audience officielle prévue mercredi matin. Le document qui devrait être transmis à cette commission après un vote mardi soir, constituerait la base de tout article sur la destitution.
De leur côté, les républicains de Chambre des représentants ont publié lundi soir un rapport de 123 pages réfutant les allégations des démocrates. Le Locataire de la Maison Blanche n’a été l’auteur « d’aucun quid pro quo, corruption, extorsion ou abus de pouvoir », selon ses conclusions. Dans ce rapport, ils décrivent aussi la pression exercée en faveur de la destitution comme étant uniquement motivée par des considérations politiques et s’inscrit dans un effort « pour altérer la volonté du peuple américain » et « entraver la réélection du président Trump ».
« Les démocrates tentent de récuser un président dûment élu sur la base d’accusations et de suppositions de bureaucrates non élus qui étaient en désaccords avec les initiatives et les processus politiques du président Trump », conclut encore le même rapport.