Contestation en Iran: Rohani plaide pour la libération des « innocents »
Le président iranien Hassan Rohani a plaidé mercredi pour la libération des « innocents » arrêtés en lien avec le mouvement de contestation ayant touché l’Iran en novembre après l’annonce surprise d’une forte hausse du prix de l’essence.
« Parmi toutes ces personnes qui ont été arrêtées, il y a bien sûr des innocents et ils devraient être remis en liberté », a déclaré M. Rohani dans un discours retransmis à la télévision publique.
« Certains (…) ont commis des délits, et non des crimes. (Par exemple), quelqu’un a mis le feu à un pneu; nous ne devons pas le garder en prison pour cela », a-t-il affirmé.
Des centaines de personnes ont été arrêtées en lien avec la contestation ayant éclaté le 15 novembre dans de nombreuses villes iraniennes, quelques heures après l’annonce d’une forte hausse du prix de l’essence, dans un pays en pleine crise économique. Mais le nombre de personnes encore en détention reste inconnu.
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« Ce qu’ils ont fait n’était pas bien, mais […] nous ne devons pas nous montrer stricts avec ces gens-là », a dit M. Rohani. En revanche, « le cas des criminels doit être traité en appliquant strictement la loi ».
Cela inclut « ceux qui ont pris part à ces incidents de manière organisée », a encore déclaré le président iranien.
M. Rohani a annoncé que les « aveux » de ces derniers seraient diffusés à la télévision, et que le public pourrait alors découvrir ce qu’ils « préparaient depuis plus de deux ans », jusqu’à ce que « leurs maîtres à l’étranger » leur donnent le signal d’agir.
Les autorités ont dit avoir ramené le calme après quelques jours de manifestations et de violences, qu’elles ont qualifiées d' »émeutes » soutenues et encouragées par des « ennemis » de l’Iran, comme les Etats-Unis, Israël ou l’Arabie saoudite.
Jusqu’à présent, les autorités n’ont confirmé que cinq décès dans ces troubles–quatre membres des forces de l’ordre tués par des « émeutiers » et un civil–, alors que l’ONG de défense des droits humains Amnesty International estime qu' »au moins 208″ personnes auraient été tués dans la répression.
Téhéran a qualifié de « mensonges absolus » les bilans des troubles fournis par des « groupes hostiles ».
Cité samedi par l’agence officielle Irna, Jamal Orf, vice-ministre de l’Intérieur, a indiqué que l’Etat comptait publier, à une date non précisée, son bilan des troubles, sur la base des chiffres de l’institut médico-légal national.
Avec AFP