Malgré les directives du Roi appelant le chef de gouvernement à accélérer le processus des négociations et la constitution d’un Exécutif cohérent loin des « calculs arithmétiques », la machine se fait plutôt lente et les Marocains s’égarent dans une chasse effrénée aux déclarations acerbes et à une fureur de communiqués.
C’est à se demander à quoi jouent les partis politiques quandle leader islamiste affirme avec intransigeance que la prochaine coalition gouvernementale serait formée de 4 partis, ni plus ni moins à savoir le PJD, le RNI, le Mouvement Populaire et enfin le PPS. Et que le chef du RNI campe sur sa position en faisant bloc avec ses alliés qu’il ne veut pas lâcher !
Par ailleurs, AbdelilahBenkiranequi oublie qu’il est le chef de gouvernement de tous les Marocains et non seulement de son clan voire de son parti, oublie aussi qu’en politique, on ne doit pas avoir la mémoire courte. Avant que Chabat ne commette l’erreur fatale pour laquelle son parti a payé cher, le chef de gouvernement désigné le criait haut et fort : il avait donné sa parole à Chabat et la tiendrait jusqu’au bout. De son côté, Akhannouch s’est allié à l’UC et ne compte pas la lâcher même face à la détermination de Benkirane d’exclure l’UC et l’USFP de la partie. Si la stratégie politicienne doit être bien ourdie, loin de faire croire à une éthique bien feinte, on ne fait que dans un pragmatisme anguleux. L’agitation à laquelle on assiste aujourd’hui autour de la constitution du gouvernementn’est pas une simple échauffourée. Bizarrement, elle nous met face à un entrisme à peine voilé qui animeles volontés politiques en vue d’avoir la mainmise sur les institutions et les départements vitaux pour le pays et dont les ruines risquent d’être très désolantes.