Le secteur aéronautique marocain: La sucess-story se poursuit en 2019
Après plusieurs années de croissance et de rayonnement, le secteur aéronautique marocain a renforcé sa dynamique d’investissement et élargi davantage sa base de production en 2019 pour s’imposer comme l’une des valeurs sûres et un fer de lance de l’industrie marocaine.
Ce secteur, qui a bénéficié d’un véritable coup de fouet de la part du Plan d’accélération industrielle (PAI 2014-2020), compte actuellement pas moins de 140 entreprises et réalise une croissance qui dépasse les 20% par an, soit 4 fois plus que la moyenne mondiale.
Générant un chiffre d’affaires de 17 milliards de dirhams, l’aéronautique a réussi à dépasser les objectifs fixés dans le cadre de ce Plan. En témoigne notamment le taux d’intégration local qui a atteint plus de 38% en 2019, alors que l’objectif initial était 32% à l’horizon 2020.
« Nous avons dépassé tous les objectifs du PAI-2014 tel qu’il a été présenté devant SM le Roi Mohammed VI, avec des résultats extrêmement probants. Depuis le début du plan, nous avons 70% de plus d’emplois dans ce secteur (17.000 postes) et un taux d’intégration local (pourcentage de pièces d’un avion complet fait au Maroc) de 38% », a déclaré le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy, lors de la 5ème édition « des Aerospace Meetings Casablanca » en octobre dernier.
Et c’est à cette même occasion que le ministre s’est montré plus ambitieux en fixant un nouvel objectif de 42% d’ici 2020.
Par ailleurs, l’aéronautique dispose d’un tissu industriel diversifié (Assemblage d’éléments de structure, Cablage-Connectique, Chaudronnerie aéronautique, Électricité, électronique, Ingénierie–Études, Maintenance avions et moteurs, Matériaux composites, Mécanique de précision, usinage, Moulage aéronautique, Produits chimiques, Traitement de surface, Tolerie aéronautique, Outillage aéronautique, Réparation moteurs, Traitement des déchets et Services – distribution).
Le développement de l’ensemble de ces filières a permis au Royaume de se positionner comme une destination privilégiée de la sous-traitance aéronautique.
Ainsi, l’année 2019 a été marquée par l’inauguration du premier site de distribution et de transformation de matières premières au Maroc de la société allemande Thyssenkrupp Aerospace. Érigé sur une superficie de 3.500 m2, ce site, implanté au sein du parc industriel d’Ouled Salah à proximité de la zone industrielle de l’aéroport de Casablanca, comprend un entrepôt, un hall de production et des bureaux.
A travers cette structure, l’entreprise permet à ses clients de limiter les surfaces immobilisées pour le stockage des matières premières en leur offrant un service de proximité et de la matière à quelques kilomètres de leurs sites, idéal pour les urgences et les AOG (Aircraft On Ground).
De même, plusieurs unités de production ont vu le jour, dont celle de la société marocaine d’étude et de fabrication des outillages aéronautiques (EFOA) – groupe « We are », installée à l’Aéropôle de Casablanca. D’une superficie de 2.350 m², cette unité, qui a mobilisé un investissement de 50 millions de dirhams (MDH) avec la création de 55 postes d’emplois directs, est spécialisée dans l’outillage et la fabrication des pièces élémentaires chaudronnées et des sous-ensembles aéronautiques.
Sa création fait suite à la signature, le 24 octobre 2018 au salon « Marrakech Air Show », d’un Mémorandum d’entente entre l’Office national des aéroports (ONDA) et l’EFOA (société d’Étude & De Fabrication Des Outillages Aéronautiques).
Le secteur a également accueilli Tacaero Maroc (groupe Tecalemit Aerospace), implantée à la zone industrielle Midparc. A travers ce nouveau site, Tecalemit Aerospace, dont l’activité consiste à fabriquer les raccords de canalisations et à réaliser les rampes de câblages, ambitionne d’accompagner davantage ses clients comme le groupe Safran et de conquérir de nouveaux marchés, grâce aux proximités créées avec des acteurs tels que Boeing et Bombardier.
Au volet de la réalisation de projets d’innovation en technologies de rupture, c’était au tour de l’entreprise innovante en électronique imprimable et en science des matériaux, E2IP Technologies, d’inaugurer, également au Midparc de Casablanca, son nouveau site de fabrication d’une superficie de près de 6.000 m².
Ce site, entièrement opérationnel, se consacre à la production de solutions d’interfaces homme-machine (HMI) et de technologies d’électronique imprimable telle que l’électronique embarquée en surfaces fonctionnelles, les films conducteurs transparents et les circuits chauffants imprimés.
Côté formations, le dispositif de l’industrie aéronautique s’est renforcé davantage avec la signature, en juin dernier, d’un mémorandum d’entente relatif à la gouvernance de l’Institut spécialisé dans les métiers de l’aéronautique et de la logistique aéroportuaire (ISMALA) et à la formation en maintenance et réparation aéronautique (MRO).
Cet accord vise à établir un partenariat entre l’Office de la formation et de la promotion du travail (OFPPT) et le GIMAS par la création d’une société commune pour la gestion de l’lSMALA.
Par ailleurs, l’année 2019 a été marquée par l’entrée sur le marché marocain du géant américain Spirit Aerosystems, qui a conclu une entente pour l’acquisition des sites Bombardier à Casablanca, une décision du leader mondial de l’aérostructure qui n’a fait que confirmer l’attractivité et la compétitivité de la destination Maroc.
Il est évident que l’aéronautique devrait capitaliser sur l’ensemble de ces acquis et réalisations pour pouvoir aller de l’avant et relever de nouveaux défis.
Pour s’y faire, cette industrie s’engage d’ores et déjà dans de nouveaux programmes de développement à même de se focaliser davantage sur les nouvelles technologies et l’ingénierie, d’étendre l’offre de formation et d’améliorer sa qualité aux côtés des acteurs de référence, de favoriser les métiers à forte valeur ajoutée et de poursuivre les grands projets structurants avec les leaders du secteur.