Casablanca: « Pour la cause » de Hassan Benjelloun ou l’aventure humaine d’un Palestinien
Le cinéaste marocain Hassan Benjelloun a choisi de revisiter, avec une touche humaniste, une facette de la tragédie palestinienne dans son nouvel opus « Pour la cause », projeté en avant-première, lundi soir, au Megarama de Casablanca.
A travers la saga d’un jeune guitariste palestinien, Benjelloun, absent des salles depuis 2013 (La lune rouge), a livré une vision poignante du déchirement d’un peuple qui croupit sous le joug de l’occupation, tout en adressant des clins d’œil subtils sur la solidarité spontanée des Marocaines avec les dépositaires de la « cause » et la situation saugrenue des frontières avec l’Algérie.
L’avant-première de ce film, qui sera sur les écrans le 1er janvier prochain, a laissé une bonne impression auprès d’un nombreux public de professionnels et de cinéphiles, visiblement séduits par les performances du Palestinien Ramzi Maqdissi et Julie Dray dans les principaux rôles de Karim et Sirine, une chanteuse française aux origines juives, accompagnés d’un casting de premier choix du côté marocain avec Aicha Mahmah, Abderrahim El Maniari, Sandya Tajeddine et Fadwa Taleb, entre autres.
En provenance de Barcelone, les deux héros vont gagner le Maroc, d’où ils comptent se rendre en Algérie pour rejoindre une troupe musicale s’apprêtant à une tournée maghrébine.
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Sirine décida, alors, de faire une halte à Fès pour visiter la maison de ses grand-patents. Dans le même temps, le calvaire de Karim va commencer, quand il sera interdit par les gardes algériens de franchir la frontière.
Tentant coût que coûte de se joindre à la bande de musiciens qui les attend de l’autre côté, les deux héros vont se retrouver coincés sur un pont frontalier qui sera le théâtre des péripéties de cette aventure pleine de situations burlesques et de signes de sympathie envers les deux jeunes gens.
Sur le chemin de la frontière fermée et sur le pont de la discorde, Karim va se remémorer des souvenirs douloureux de son enfance dans les territoires occupés. Il est rattrapé par les scènes sur les pratiques de répression et d’oppression infligées par les soldats israéliens à ses compatriotes.
Dans une déclaration à la MAP, Hassan Benjelloun a souligné que le film « traite de manière détendue du sujet de la question palestinienne, loin des discours graves et des choses sérieuses, tout en mettant en exergue l’attitude humaniste du citoyen marocain envers tout ce qui est palestinien ».
Jouant pour la première fois sous la direction d’un réalisateur marocain, Ramzi Maqdissi s’est félicité de « cette expérience différente et distinguée, du fait d’avoir porté à l’écran une thématique inhabituelle, qui est le calvaire des Palestiniens qui se déplacent dans des pays arabes soutenant la cause palestinienne ».
« C’est un sujet majeur qui fait la lumière sur les grands problèmes rencontrés par un Palestinien contraint de porter un document de voyage israélien, quand il s’agit de visiter un pays arabe », a-t-il renchéri.
Benjelloun, âgé de 69 ans, a produit et a réalisé dix longs métrages et quatre téléfilms qui ont tous été bien accueillis par le public. Il a reçu plusieurs prix notamment pour « La lune rouge », « Les oubliés de l’histoire » (2009), « Où vas-tu Moshé ? » (2007), « La chambre noire » (2004), « Jugement d’une femme » et « Les lèvres du silence » (2001).