Bagdad convoque l’ambassadeur américain pour dénoncer la violation de sa souveraineté
Le ministère irakien des Affaires étrangères a annoncé, dimanche, avoir convoqué l’ambassadeur américain, Mathew Tueller, pour dénoncer des « violations de la souveraineté de l’Irak » dans le sillage de l’assassinat à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani.
« Ces opérations militaires illégitimes menées par les Etats-Unis sont des attaques et des actes condamnables qui peuvent mener à une escalade des tensions dans la région et elles constituent une violation de la souveraineté » de l’Irak et de toutes les lois internationales régissant les relations entre les pays, selon un communiqué du ministère, qui détaille la teneur du message transmis à l’ambassadeur américain.
Pour le ministère irakien, les opérations militaires illégales menées par les Etats-Unis sont « une agression et un acte condamnable qui fait monter la tension dans la région à un moment où l’administration américaine devrait coopérer avec l’Irak pour réduire les tensions sécuritaires et résoudre les crises qui affectent la région ».
Le ministère a annoncé, dans un autre communiqué, avoir porté plainte auprès du Conseil de sécurité après « des attaques américaines contre des bases irakiennes » et « l’assassinat de commandants militaires irakiens et amis ».
Dans deux lettres identiques adressées au président du Conseil de sécurité et au Secrétaire général des Nations Unies, par l’intermédiaire du Représentant permanent d’Irak à New York, le ministère a appelé l’organe exécutif de l’ONU à « condamner les bombardements et les assassinats ».
Pour sa part, le Parlement irakien a demandé au gouvernement de « mettre fin à la présence des troupes étrangères » dans le pays en commençant par « retirer sa demande d’aide » adressée à la communauté internationale pour combattre le groupe Etat islamique (EI).
Lors d’une séance extraordinaire retransmise exceptionnellement en direct à la télévision d’Etat et en présence du Premier ministre démissionnaire Adel Abdel Mahdi, les députés ont approuvé une décision qui « contraint le gouvernement à préserver la souveraineté du pays en retirant sa demande d’aide ».
Les différentes décisions prises par les autorités irakiennes interviennent alors que la coalition antijihadistes emmenée par les Etats-Unis a annoncé sa décision de « suspendre » l’entraînement des forces irakiennes et le combat contre l’EI au motif qu’elle est « désormais totalement dédiée à protéger les bases irakiennes qui accueillent (ses) troupes ».
Le général Qasem Soleimani, chef de la force d’élite Qods du Corps des Gardiens de la révolution islamique d’Iran, a été tué dans une frappe aérienne américaine qui a visé, tôt vendredi, l’aéroport international de Bagdad, faisant dix morts, selon les médias irakiens.
Le Pentagone a annoncé que le président américain Donald Trump avait lui-même donné l’ordre de le « tuer ». L’Iran a immédiatement promis de « venger » sa mort.
La frappe a également tué Abu Mahdi al-Muhandis, le commandant adjoint des milices soutenues par l’Iran, connues sous le nom de « Forces de mobilisation populaire ».