Espagne: Pedro Sanchez investi président du gouvernement
Le Congrès des députés espagnol (chambre basse du parlement) a approuvé, mardi, l’investiture du candidat du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), Pedro Sanchez, comme président du gouvernement, ce qui met fin à des mois de paralysie politique.
M. Sanchez a ainsi réussi à obtenir la majorité simple requise -plus de oui que de non- lors de ce second vote d’investiture, après le premier qui s’est déroulé dimanche dernier et durant lequel le chef du gouvernement sortant n’avait pas obtenu la majorité absolue (176 voix).
Les 167 députés du PSOE, Unidas Podemos (extrême gauche), Parti nationaliste basque (PNV), Mas Pais, Equo, Compromis, Teruel Existe, Nueva Canarias et du bloc nationaliste galicien (BNG) se sont prononcés en faveur de l’investiture de M. Sanchez, alors que les 18 députés de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) et de la coalition basque « EH Bildu » se sont abstenus.
Le chef du gouvernement a, toutefois, essuyé les votes négatifs des 165 députés du Parti populaire (PP, droite), Ciudadanos (centre-droit), Vox (extrême droite), JxCat (Ensemble pour la Catalogne), Candidature de l’unité populaire (CUP), Coalition canarienne (CC), Parti régionaliste de Cantabrie (PRC), Foro de Asturias et de l’Union du peuple navarrais (UPN).
Intervenant devant les députés avant le début du vote d’investiture, M. Sanchez a appelé à mettre fin au « climat toxique » qui, selon lui, se propage dans la scène politique espagnole et proposé aux députés de trouver des mécanismes pour empêcher à l’avenir qu’une « majorité de blocus » entrave la formation du gouvernement, comme cela s’est produit de manière « inadmissible » depuis 2016.
Le leader socialiste a fait remarquer qu’il n’y a pas une autre option de gouvernement possible que celle qu’il aspire à présider, soulignant que son parti, le PSOE, a remporté les cinq élections qui se sont tenues tout au long de 2019. « Ce n’est pas un hasard, ça s’appelle la démocratie », a dit M. Sanchez, notant que la seule alternative à la coalition progressiste qu’il veut former est « davantage de blocus pour l’Espagne ».
Le leader socialiste a, par ailleurs, critiqué l’attitude adoptée par le parti populaire (PP, droite), Ciudadanos (centre-droit) et Vox (extrême droite), qui, selon lui, refusent d’autoriser la formation d’un gouvernement socialiste parce qu’ils veulent soit un exécutif de droite ou la poursuite du blocage politique.
Il a ainsi exhorté les partis de droite à abandonner le « climat toxique » qu’ils entretiennent avec leur attitude, afin de promouvoir la coexistence et de mettre fin aux tensions.
Le candidat du parti socialiste, vainqueur des élections législatives anticipées du 10 novembre dernier avec 120 sur 350 sièges que compte le Congrès des députés, avait besoin d’alliances pour être reconduit au pouvoir.
Le PSOE et Podemos (extrême gauche) étaient parvenus à un accord pour former un gouvernement de coalition « progressiste », le premier depuis la fin de la dictature franquiste en 1975.
Les socialistes ont aussi scellé des accords avec l’ERC et le PNV pour avoir le soutien de leurs députés à l’investiture de M. Sanchez.