L’administration Trump veut imposer des restrictions de visa aux femmes enceintes
L’administration Trump prévoit d’annoncer de nouvelles restrictions de visas visant à lutter contre le phénomène du « tourisme de naissance »‘, à travers lequel des femmes étrangères se rendent aux États-Unis pour accoucher afin que leurs enfants puissent obtenir le passeport américain, rapporte mercredi des médias US.
Ces règles, qui rendraient plus difficile pour les femmes enceintes de voyager avec un visa de touriste, vont être rendus publics jeudi par le département d’État, selon les médias qui citent des sources informées.
Parmi ces mesures figure l’obligation de convaincre l’agent consulaire d’une autre raison légitime de se rendre aux États-Unis, selon la même source.
Un responsable du département d’État, cité par CNN, a indiqué que cet amendement des directives de visa vise à lutter contre les risques pour la sécurité nationale et l’application des lois associés à cette pratique.
L’administration Trump a restreint toutes les formes d’immigration, mais le président a été particulièrement tourmenté par la question de l’accès à la nationalité via le droit du sol – toute personne née aux États-Unis est considérée comme un citoyen américain, en vertu de la Constitution. Il s’est insurgé contre la pratique et a menacé d’y mettre fin, mais les experts et les membres de son administration ont déclaré que ce n’était pas si facile à faire.
En août dernier, il avait annoncé que son administration envisage sérieusement de mettre fin au droit du sol.
« Nous examinons cela très sérieusement, le droit du sol, où vous avez un bébé dans notre pays, vous traversez la frontière, avez un bébé – félicitations, le bébé est maintenant un citoyen américain. (…) C’est franchement ridicule », avait déclaré le président américain.
Le tourisme de naissance est une activité lucrative aux États-Unis et à l’étranger. Les entreprises américaines facturent jusqu’à 80.000 dollars pour faciliter la pratique, offrant des chambres d’hôtel et des soins médicaux. De nombreuses femmes voyagent de Russie et de Chine pour accoucher aux États-Unis. Les États-Unis ont abandonné la pratique depuis avant que Trump n’entre en fonction.
L’annonce de ces restrictions intervient une semaine après qu’une compagnie aérienne basée à Hong Kong s’est excusée d’avoir exigé qu’une passagère prenne un test de grossesse avant de monter dans un vol vers l’île de Saipan, dans le Pacifique américain – qui fait partie du Commonwealth américain des îles Mariannes du Nord, devenue une destination préférée pour le « tourisme de naissance ».
L’année dernière, par ailleurs, le ministère de la Justice a accusé trois personnes d’avoir dirigé des entreprises de « tourisme de naissance » qui s’adressaient à des clients chinois dans le sud de la Californie, la première fois que des accusations criminelles avaient été déposées devant un tribunal fédéral américain visant cette pratique.
Les accusations découlaient d’une coup de filet en 2015 dans des dizaines de soi-disant « hôtels de maternité », souvent des appartements haut de gamme, où les mères payaient entre 15.000 et 50.000 dollars pour accoucher aux États-Unis, selon une déclaration des services d’immigration et des douanes.