Canada: la défense d’une responsable de Huawei rejette les accusations à son encontre
Les avocats de directrice financière du groupe chinois Huawei, Meng Wanzhou, ont contesté les accusations portées à son encontre devant la justice canadienne, lors des audiences pour son extradition aux États-Unis.
Les autorités américaines accusent Wanzhou, arrêtée à l’aéroport de Vancouver en décembre 2019, d’avoir fourni de fausses informations à des banques afin de violer les sanctions imposées par Washington à l’Iran.
L’équipe de défense de la fille du fondateur du géant chinois des équipements télécoms Huawei, soutient que les accusations ne trouvent pas leur fondement dans le droit canadien et que « Washington tente d’imposer ses sanctions contre l’Iran même si le Canada ne les a pas appliquées ».
Elle a argué qu’au moment où les procédures d’extradition ont été enclenchées, début 2019, le pays nord américain « n’appliquait pas les sanctions contre Téhéran ».
« Si le Canada devait accéder à la requête en extradition de Mme Meng, cela reviendrait à autoriser un État étranger à pénaliser une conduite au Canada qui n’est pas illégale », a plaidé Eric Gottardi, l’un des avocats de la responsable de la multinationale chinoise.
Les audiences qui se poursuivent jusqu’à vendredi à Vancouver tirent leur importance du fait qu’elles permettent de définir si de tels agissements constituent un crime dans le pays nord-américain, conformément au principe de la double incrimination.
De l’avis des experts, il s’agit d’une question primordiale pour la suite à donner à la procédure d’extradition qui pourrait durer plusieurs années.
Mercredi, c’était au tour des avocats du procureur général du Canada, au nom des États-Unis, de présenter leurs plaidoiries.
Pour le ministère public, les allégations contre la directrice financière de Huawei constituent un crime au Canada et elle devrait, par conséquent, être extradée aux États-Unis pour fraude.
Les relations sino-canadiennes traversent depuis l’interpellation de la dirigeante chinoise une crise diplomatique sans précédent, doublée de sanctions commerciales avec notamment l’instauration d’un embargo chinois sur certains produits agricoles du pays nord-américain.