Dieselgate: Volvo accusé par une ONG allemande de tricherie sur un SUV
L’ONG écologiste allemande Deutsche Umwelthilfe a accusé jeudi le constructeur Volvo d’avoir truqué le moteur diesel d’un modèle SUV pour limiter ses rejets de particules d’oxyde d’azote, qui seraient en réalité très supérieurs aux normes.
Les mesures des gaz d’échappement effectuées dans un institut de contrôle des émissions de la DUH sur un 4×4 citadin diesel XC60 respectant la norme Euro 5 ont révélé « un dispositif d’arrêt piloté par la température extérieure » qui s’avère « clairement illégal », selon un communiqué de l’ONG.
Il ressort, selon un essai de conduite sur route lors de températures extérieures hivernales, que le véhicule diesel émet jusqu’à « presque 12 fois la valeur limite d’oxyde d’azote (NOx) » autorisée entre -4 et 0°C, ajoute la DUH, qui demande à l’agence allemande de l’automobile (KBA) d’ordonner un rappel de ce véhicule pour l’équiper d’un dispositif anti-pollution adéquat.
Le constructeur suédois se voit reprocher pour la première fois une possible manipulation dans le sillage de l’immense scandale des moteurs diesel truqués, parti en 2015 de chez Volkswagen et qui a éclaboussé de nombreux constructeurs.
Contacté par l’AFP en Allemagne, Volvo confirme qu’un dispositif permet de réduire la recirculation des gaz d’échappement à basse température, assurant une « fonction de protection » au moteur, et nie avoir installé quoi que ce soit d’illégal dans cette voiture.
« Les véhicules comme ce Volvo XC60 doivent être mis hors d’état de circuler ou équipés d’un convertisseur catalytique SCR aux frais de Volvo », déclare quant à lui Jürgen Resch, directeur de la DUH, dans un communiqué.
Selon M. Resch, dont l’ONG bataille en justice depuis des années pour chasser des centres-villes les diesels très polluants, « nous voyons des escroqueries similaires lors de températures hivernales chez VW, Daimler, Audi, Porsche et BMW ».
La DUH a obtenu en Allemagne l’interdiction de circulation pour la majorité des véhicules diesel sur d’importants axes de grandes villes allemandes comme Berlin et Hambourg, un coup dur pour cette technologie autrefois reine sur les berlines allemandes, mais boudée depuis le dieselgate.
Avec AFP