« Capitales africaines de la culture » : Rabat vole la vedette à Marrakech
L’annonce est tombée comme un couperet ! Les festivités du premier événement panafricain « Capitales africaines de la culture » seront désormais délocalisées à Rabat. Une nouvelle qui a secoué la sphère culturelle de la cité ocre. Les organisateurs, eux, ne sont pas restés indifférents, notamment l’écrivain Mahi Binebine, mettant ainsi fin à son mandat de président d’honneur.
La Capitale des lumières, Rabat, remplace la cité Ocre, et abritera prochainement la grande fête des « Capitales africaines de la culture », annoncée juste une semaine avant le lancement de cet événement de taille, pour des raisons d’ « infrastructures », qui seraient mieux adaptées, selon les autorités locales.
Alors que les festivités devaient commencer le 31 janvier à Marrakech, aujourd’hui, elles seront reportées à une date « indéterminée », d’après des sources internes, puisque la ville de Rabat n’était pas prête à ce transfert de taille.
De son côté, Mahi Binebine, peintre, sculpteur et écrivain marocain de renommée, n’a pas hésité à exprimer sa déception sur les réseaux sociaux. « Marrakech Capitale Africaine de la Culture n’est plus », dénote-t-il.
Il poursuit : « J’ai le triste regret de vous annoncer qu’il a été décidé (pour des raisons incompréhensibles) et après plusieurs mois de préparation intense, que la ville ocre se désistait au profit de Rabat. Mon mandat de président d’honneur de cette grande fête se termine donc ce soir ».
Pour cet artiste, Marrakech était tout à fait prête à abriter ces festivités, avec l’implication de la Mairie, la Wilaya, la Région, ainsi que les différents niveaux des autorités locales. Alors que certains avancent qu’une « colère Royale » serait derrière ce changement inattendu.
L’Exécutif, pour sa part, a expliqué, lors d’un point de presse tenu, le jeudi 23 janvier, que ce transfert est dicté par « des considérations managériales et techniques ». D’après le porte-parole du gouvernement, El Hassan Abyaba, « l’objectif étant de réunir toutes les conditions de réussite d’un événement de telle envergure et à dimension internationale, a-t-il indiqué, ce jeudi à Rabat ».
Dans ce cadre, le ministre Abyaba a déclaré que : « Le Maroc dispose d’un programme culturel international que n’importe quelle ville du Royaume peut abriter. D’autant plus que toute manifestation africaine organisée dans une ville marocaine est un acquis pour le Royaume».
Ce rendez-vous tant attendu a pour but d’inscrire la culture au centre des politiques de développement des villes sur le continent, avec la sélection d’une capitale tous les 3 ans. Une initiative faisant suite à la signature de la convention « Marrakech 2020 », signée en Février 2019, entre les capitales africaines de la culture et la commune de Marrakech.
Rappelons que la capitale touristique du Royaume avait été désignée, en 2018, par le CGLU Afrique (cités et gouvernements locaux unis), comme ville pilote du projet « Capitales africaines de la culture », dans le cadre du sommet Africités.