France: Des milliers de manifestants contre la réforme des retraites
Des milliers de personnes ont manifesté, vendredi, partout en France à l’occasion d’une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle contre le projet de réforme des retraites, examiné le même jour en Conseil des ministres.
Selon le ministère de l’Intérieur, quelque 249.000 personnes ont battu le pavé dans toute la France, dont 31.000 à Paris, tandis que la Confédération générale du travail (CGT) affirme avoir recensé 1,3 million de manifestants, dont entre 350.000 et 400.000 rien que dans la capitale.
L’intersyndicale réunissant les syndicats opposés à la réforme (FO, CFE-CGC, FSU et Solidaires) entendait faire de cette septième journée de mobilisation depuis le déclenchement de la contestation le 5 décembre dernier « une journée massive de grève et de manifestation interprofessionnelle » sur tout le territoire français afin de poursuivre la pression sur l’Exécutif et le contraindre à retirer son projet controversé.
A Paris, la mobilisation s’est déroulée sans incidents. Toutefois, la préfecture de police a fait état de l’interpellation de 11 personnes jusqu’à 17H30, une demi-heure avant la dispersion dans le calme du rassemblement au niveau de la place de la Concorde.
Après son examen en Conseil des ministres, le projet de réforme des retraites, l’une des principales promesses électorales du président Emmanuel Macron, sera transmis à l’Assemblée nationale où les débats vont débuter le 17 février avant un premier vote prévu début mars.
Cette réforme porte tout particulièrement sur la mise en place d’un système universel de retraite par points pour remplacer les 42 régimes existants actuellement, dont les régimes spéciaux.
Elle vise ainsi à repenser le dispositif actuel qui absorbe 14% du PIB avec 300 milliards d’euros de prestations de retraite chaque année et un déficit compris entre 7,9 et 17,2 milliards d’euros à l’horizon 2025.
Farouchement opposée à ce projet, l’intersyndicale a appelé à une nouvelle journée de mobilisation le 29 janvier prochain, en vue d’accentuer la pression sur l’exécutif, à la veille de la conférence de financement demandée par la CFDT, syndicat dit « réformiste » proche du gouvernement qui réclamait le retrait de la mesure relative à l’âge-pivot ou âge d’équilibre à 64 ans, l’un des principaux points de discorde entre l’exécutif et les syndicats.
Cette mesure sera en effet retirée du projet le 11 janvier par le premier ministre Edouard Philippe en tant que geste de bonne foi de la part du gouvernement dans la perspective d’amorcer un rapprochement avec les centrales syndicales.
En dépit de cette annonce, qui a été bien accueillie aussi bien au sein de la CFDT que le Medef (patronat), les syndicats opposés à cette réforme ont continué de demander le retrait total du projet.