Prévisions de la DEPF : la pluviométrie au Maroc demeure déficitaire
Après les prévisions du HCP, la Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) publie sa note de conjoncture N°275. Il s’agit d’une estimation de la croissance de l’économie nationale en 2019, basée sur les résultats de la campagne agricole 2019, le secteur du BTP, le secteur énergétique, la pêche et bien d’autres secteurs qui constituent la clé de voûte de l’économie marocaine.
La note s’est penchée sur le cumul pluviométrique de la campagne agricole 2019/2020, qui a enregistré 124,5 mm au 31 décembre 2019, au lieu de 199,5 mm à la même date de l’année dernière, soit une hausse de 37,6% par rapport à la campagne précédente et de 13,6% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Ce déficit pluviométrique au début de l’actuelle campagne est caractérisé par un taux de remplissage des barrages à usage agricole de 47,6% en 2019 au lieu de 60,2% un an auparavant.
D’après le Centre Royal de Télédétection Spatiale (CRTS), le couvert végétal a été marqué, à la fin du dernier mois de l’année 2019, par une situation moyenne à faible dans la majorité des régions agricoles du Maroc. A l’exception des régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Rabat-Salé-Kénitra où une amélioration a été observée au cours du mois de décembre 2019.
S’agissant des échanges avec l’extérieur, la note a fait ressortir que le chiffre d’affaires à l’export du secteur agricole et agro-alimentaire a totalisé près de 54,9 MMDH au terme des onze premiers mois de 2019, en amélioration de 3,8%, réalisée grâce à la consolidation de la valeur des expéditions du secteur de l’agriculture.
Par ailleurs, les débarquements de la pêche côtière et artisanale ont maintenu leur « comportement favorable », au terme des deux premiers mois du quatrième trimestre 2019, enregistrant une hausse de 2,5%, après +1% au troisième trimestre de 2019.
Le volume de ces débarquements a enregistré une amélioration de 5,9% à fin novembre 2019, après un retrait de 3,3% en 2018. Cette croissance est portée, selon la DEPF, par l’accroissement des débarquements des poissons pélagiques de 4,9%, des céphalopodes de 23,7%, des algues de 60,5% et des poissons blancs de 4,4%.
Le secteur du BTP s’est dynamisé en 2019
L’activité du secteur du BTP a enregistré une croissance positive, fondée sur la progression des ventes de ciment, principal baromètre du secteur, de 1,8%, après une baisse de 3,7% un an plus tôt. Parallèlement à cette évolution, l’encours des crédits alloués au secteur immobilier s’est accru de 3,2% à fin novembre 2019, après +3,8% un an auparavant.
Cette dynamique s’est caractérisée par un accroissement des crédits accordés à l’habitat de 4,3% et un repli de ceux alloués à la promotion immobilière de 0,9% après -3,9% il y a une année.
Energie électrique, un secteur de première importance pour l’économie marocaine
Selon la même source, la production de l’électricité maintient une bonne dynamique au terme des onze premiers mois de 2019, en hausse de 18,4% après +7,7% il y a une année. De plus, la consommation de l’énergie électrique s’est améliorée de 1% à fin novembre 2019, après +0,6% à fin septembre 2019 et un recul de 2,1% un an plus tôt, bénéficiant d’une hausse courant les deux premiers mois du quatrième trimestre 2019 de 3%.
Concernant le solde des échanges de l’énergie électrique avec l’Algérie et l’Espagne (import/export), il s’est replié de 125,8% à fin novembre 2019, après un recul 39,4% il y a une année.
Evolution favorable de l’activité du secteur manufacturier
La valeur ajoutée du secteur manufacturier s’est renforcée de 2,3% au terme des neuf premiers mois de l’année 2019, après une hausse de 3,2% un an auparavant. Cette évolution est tirée par une augmentation de 1,9% au troisième trimestre 2019 et 2,5% au cours de chacun des deux premiers trimestres 2019.
Quant aux échanges commerciaux avec l’extérieur, le secteur manufacturier a poursuivi sa dynamique favorable au terme des onze premiers mois de 2019, particulièrement, au niveau des secteurs de l’automobile (+5,4%), aéronautique (+7,7%), chimique et para-chimique (+0,7% pour les ventes à l’étranger des dérivés )