Soudan: la remise du président El Bachir au tribunal pénal dépend des résultats des négociations de paix
La remise de l’ancien président soudanais Omar El-Bachir (79 ans) à la Cour pénale internationale est tributaire des résultats des négociations de paix en cours, et dépend de plusieurs parties dont les victimes et leurs familles, à indiqué un communiqué du procureur général du Soudan Taj al-Sir al-Hebr.
Rendu public à l’issue d’une réunion d’Al Hebr avec une délégation du congrès américain, le communiqué évoque également des « questions juridiques » qui doivent être examinées avant l’extradition d’El Bachir. Le gouvernement soudanais mène des pourparlers de paix avec plusieurs mouvements armés et des groupes politiques. Engagées sur cinq pistes, ces négociations concernent le Darfour, le Kordofan du sud (est) le Nil Bleu (sud-est), le nord du Soudan, l’est du Soudan, et le milieu du Soudan.
Le parquet soudanais a indiqué que l’enquête sur les crimes commis dans le gouvernorat de Darfour pendant le règne d’El Bachir (1989-2019) « se déroule dans de bonnes conditions ».
Depuis 2003, les conflits entre les forces gouvernementales et les mouvements armés rebelles dans la région de Darfour ont fait environ 300 000 morts et presque 2,5 millions de déplacés, d’après les Nations unies.
La Cour pénale internationale avait, en 2009 et en 2010, émis deux mandats d’arrêt contre Omar El Bachir l’accusant de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide dans la région de Darfour. L’ancien chef de l’Etat soudanais avait rejeté ces accusations, les qualifiant de « politisées ». La délégation du congrès américain, dirigée par Karen Bass, a rencontré jeudi le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok, la ministre des Affaires étrangères Asma Mohamed Abdallah, et le ministre de la Justice Nasreldin Abdelbari.