Le Maroc devient de moins en moins dépendant de la pluviométrie
Le Maroc devient, d’année en année, moins dépendant de la pluviométrie, a affirmé lundi à Rabat le Chef de gouvernement, Saad Dine El Otmani.
En réponse à une question centrale sur « la politique de l’eau » lors de la séance mensuelle consacrée à la politique générale à la Chambre des représentants, M. El Otmani a souligné que le Royaume est devenu, en dépit de l’importance de la pluviométrie, moins dépendant des aléas du climat sur le plan économique ainsi qu’au niveau du Produit intérieur brut (PIB).
Relevant que les besoins du Maroc en eau devraient augmenter progressivement en raison de l’accroissement de la population prévu pendant les trente prochaines années parallèlement à la baisse continue des précipitations, le chef du gouvernement a indiqué que l’exécutif demeure engagé à mettre en service deux à trois barrages chaque année.
Le gouvernement a veillé à l’élaboration du Programme national prioritaire d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, et du projet de plan national de l’eau pour la période 2020-2030, tout en poursuivant la mise en œuvre des programmes liés à la gestion de l’eau, conformément aux engagements pris dans le programme gouvernemental.
Le chef de gouvernement a en outre passé en revue certaines nouveautés apportées par le Programme national prioritaire d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation et le projet de plan national de l’eau, soulignant que la mise en œuvre des dispositions du programme national nécessitera une enveloppe budgétaire d’environ 115 milliards de dirhams répartis sur cinq axes.
Ces axes portent sur le développement de l’offre en eau, notamment par la construction de 20 grands barrages d’une capacité de 5,38 milliards de mètres cubes, l’objectif étant d’atteindre une capacité totale de stockage d’environ 27,3 milliards de mètres cubes après l’achèvement des travaux de ces barrages, notant que 909 sites sont éligibles à la construction de petits barrages.
Le programme prévoit aussi la gestion de la demande et la valorisation de l’eau, car il comporte des mesures permettant de poursuivre les efforts menés en la matière, que ce soit dans le domaine agricole par la promotion continue des systèmes d’irrigation ou au niveau de l’eau potable en améliorant l’efficacité des équipements de production et en augmentant la rentabilité des réseaux de distribution.
Le troisième axe concerne le programme de promotion de l’approvisionnement en eau potable dans le monde rural et la lutte contre la précarité dans certaines zones, notamment en période de sécheresse. Dans ce sens, 659 centres seront programmés pour une enveloppe de 5 MMDH, ce qui permettra de généraliser l’accès à l’eau potable pour l’ensemble des centres ruraux.
Ces mesures devront bénéficier à quelque 7.876 douars pour une enveloppe globale d’environ 9,68 MMDH, ce qui ouvre la voie à la généralisation de l’approvisionnement en eau potable à l’ensemble des douars du Royaume.
Le quatrième axe porte sur la réutilisation des eaux usées traitées. A ce propos, un programme national intégré d’assainissement liquide dans les zones urbaines et rurales et de réutilisation des eaux usées traitées a été mis en place dans le but de poursuivre la réalisation des projets d’assainissement liquide au profit de 128 villes et centres urbains, d’équiper 1.207 centres ruraux de réseaux d’assainissement liquide et de réutiliser les eaux usées pour l’irrigation d’espaces verts.
Le cinquième axe est lié à la communication et à la sensibilisation avec comme objectif d’améliorer l’action de coordination entre l’ensemble des intervenants dans ce programme national et de sensibiliser à l’importance de la modération dans la consommation de l’eau, sans oublier l’optimisation de sa production et de sa valorisation.
Concernant le projet de plan national de l’eau 2020-2050, M. El Otmani a souligné qu’il est axé sur des objectifs stratégiques portant sur le renforcement de l’offre en eau, le contrôle de la demande, la protection des ressources et des écosystèmes naturels et la gestion des phénomènes climatiques extrêmes.
Afin d’atteindre cet objectif, un programme d’action prévoit la construction de 50 grands barrages, dans le but de porter à 32 milliards m 3 la capacité de stockage à l’horizon 2050, des projets de connexion inter-bassins dans l’optique d’une gestion souple et intégrée entre les zones à abondance et celles d’usage ainsi que la mise en place de 20 à 30 petits barrages et digues de col annuellement, afin de promouvoir le développement local selon une approche participative impliquant les départements concernés.
Ce plan propose également des réformes institutionnelles, juridiques et financières dont l’objectif en vue d’améliorer la gouvernance et d’appuyer la gestion intégrée et décentralisée des ressources hydriques, a-t-il noté.
Le coût global prévisionnel de ce plan s’élève à quelque 383 MMDH sur les trente prochaines années. Il sera financé en grande partie grâce à des subventions publiques.