La HACA lance le débat sur la régulation des contenus en ligne
“Comment les médias traditionnels doivent composer avec la disruption du secteur médiatique et maintenir un écosystème digital face à un tsunami de contenus ? ”, On se pose tous la question, hommes et femmes de médias, nous sommes confrontés à un flux incessant d’informations. Dans ce contexte, la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) organise une rencontre internationale d’échanges à Rabat, les 30 et 31 janvier.
Discours de haine, protection des données personnelles ou encore les périls de l’intelligence artificielle, nombreux sont les enjeux auxquels les régulateurs devraient faire face aujourd’hui, pour assurer un écosystème digital saint. Le débat sur l’avenir de la régulation numérique s’impose plus que jamais. Mais, comment garantir l’effectivité de leur action ? Quelles en sont les modalités ?
Pour répondre à cette attente, la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) tient une rencontre internationale d’échanges et de dialogue entre des régulateurs membres du Réseau des Instances Africaines de Régulation de la Communication, du Réseau Francophone des Régulateurs des Médias et des représentants d’instances de régulation d’autres régions du monde.
Ce rendez-vous, prévu les 30 et 31 janvier à Rabat, connaîtra la présence d’opérateurs publics et privés de la communication audiovisuelle, des journalistes, des acteurs de la société civile, ainsi que des milieux académiques.
Placé sous le thème de « La régulation des médias dans un environnement numérique, mobile et social, impératifs d’adaptation et enjeux de refondation », cet événement rassemblera les régulateurs venus d’Amérique latine, d’Asie, du monde arabe et d’Europe en plus de notre continent, l’Afrique.
En outre, plusieurs débats pluralistes et grand angle sont prévus, pour décortiquer les problématiques générées par la déferlante numérique et qui appellent à la fois des réponses dans chaque pays et des positions à l’échelle de la communauté internationale.
“Face à un tsunami de contenus sur les réseaux sociaux, la production de fausses informations prend des formes de plus en plus sophistiquées: après les « fake news », les deep fakes trompent aussi bien les profanes que les professionnels de la fabrication de l’information tant ils prennent les atours de la vraisemblance”, affirment les organisateurs dans un dossier de presse, parvenu à la rédaction de MAROC DIPLOMATIQUE.
Le document pointe aussi la responsabilité des journalistes surtout après la reconversion du journalisme classique au journalisme numérique. Le bloggeur ou le « journaliste citoyen », qui n’est soumis à aucune ligne éditoriale dispose d’une liberté d’expression totale. Or « Ne faudrait-il pas encourager une forme de journalisme constructif qui s’investit davantage dans la production de l’information positive avec comme finalité la paix sociale, et partant, le développement des États ? » dénotent les organisateurs.
De son côté, la Présidente de la HACA explique dans ce document que « les multiples effets des mutations induites par le numérique questionnent avec de plus en plus d’acuité, les modalités, les outils et les fondements même de la régulation. Ces questionnements sont en rapport avec des problématiques de différentes natures. Ainsi, les débats en cours aux quatre coins du monde sur les bouleversements connus par le fonctionnement médiatique, remettent parfois les fondements mêmes de la régulation ».
Pus d’une décennie d’expérience dans la régulation du secteur audiovisuel, pendant laquelle la HACA a contribué de fil en aiguille à la mise en place d’un arsenal juridique renforcé par la juridiction du CSCA pour garantir la liberté d’expression aux éditeurs médiatiques et le droit d’information au grand public (à travers les recommandations, les avis, les cahiers de charge, etc.).
Aujourd’hui, elle régule aussi les contenus audiovisuels diffusés sur Internet à partir du moment où ils sont diffusés, dans le cadre de la simultanéité de diffusion par un opérateur en exercice titulaire d’une licence ou encore dans le cadre d’une WEB Tv/WEB Radio, avec une grille de programme agrégée (définition services de communication audiovisuelle / article premier, loi n° 77.03), faisant l’objet d’une licence obtenue auprès de la Haute Autorité.
Notons que les contenus audiovisuels disponibles notamment sur les plateformes de partages de vidéos (YouTube, DailyMotion …), ne relèvent pas du champ de compétence de la HACA. Il en est de même pour la presse électronique en ligne qui peut contenir des vidéos.