Annonce des projets du programme national d’eau potable et d’irrigation à Casablanca-Settat
Une rencontre de communication et de sensibilisation, tenue lundi à Casablanca, a été consacrée à l’annonce des projets les plus importants prévus au niveau de la région de Casablanca-Settat au titre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, en particulier la construction d’un grand barrage et de 20 autres de petite dimension.
Au cours de cette rencontre présidée par le Wali de la région, gouverneur de la préfecture de Casablanca, Said Ahmidouch, il a été souligné que le grand barrage sera érigé à l’aval de celui d’Al Massira (surélévation Imfout ou nouveau barrage), avec une capacité de 60 millions de m3 et pour un coût global de 500 millions de dirhams (MDH).
Les 20 nouveaux petits barrages seront répartis entre plusieurs provinces de la région, à savoir 14 à Settat, 4 à El Jadida, 1 à Benslimane et 1 à Berrechid, précise-t-on dans un document distribué à la presse lors de cette réunion, qui visait à mettre en exergue les projets phares de Casablanca-Settat prévus dans le cadre de cet ambitieux programme, lancé récemment par SM le Roi Mohammed VI.
Parmi les actions prévues en termes de développement de l’offre hydrique à Casablanca-Settat, il y a lieu de citer le dessalement d’eau de mer via la programmation d’une station pour le Grand Casablanca avec un débit de 200.000 m3/j, pour une enveloppe de 4 milliards de dirhams (MMDH).
Il s’agit également du renforcement et de la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable, à travers la réalisation de projets structurants de développement de la production des stations de traitement et des adductions, ainsi que la sécurisation des réseaux de transport et de distribution d’eau au niveau des villes et centres relevant de la région.
Les projets seront réalisés principalement par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) ainsi que, la société délégataire « Lydec » et les Régies autonomes de distribution d’El Jadida et Settat (RADEEJ et RADEEC) pour un coût global estimé à 1,69 MMDH. Au volet de la gestion de la demande et économie d’eau, les projets portent, entre autres, sur la reconversion collective à l’irrigation localisée, reconversion individuelle à l’irrigation localisée et modernisation et réhabilitation des systèmes d’adduction d’eau à but multiple.
Il est également question de l’économie d’eau potable dans les réseaux de distribution dans l’objectif d’améliorer les rendements des réseaux de distribution des villes et centres urbains de la région pour atteindre 78% à l’horizon de 2027. La réalisation de cette action sera prise en charge par les distributeurs (ONEE, LYDEC, RADEEC et RADEEJ).
Lesdits projets concernent aussi l’augmentation de l’autonomie de réserve en eau potable en vue de renforcer les ouvrages de stockage de l’eau potable pour atteindre une autonomie de réserve en eau de 24 heures au niveau des villes et centres gérés par l’ONEE, LYDEC, RADEEC et RADEEJ.
S’agissant du renforcement de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural et de la généralisation des branchements individuels, 28 centres ruraux sont en cours par l’ONEE au profit de 106.300 habitants pour un coût global de 159,45 MDH et 56 autres programmés au bénéfice de 67.722 habitants pour 406,33 MDH.
Il s’agit aussi de la généralisation de l’accès à l’eau et pérennisation des systèmes aux douars (1.497 douars en cours au profit de 584.171 habitants pour 1,14 MMDH et 978 autres programmés au bénéfice de 556.112 habitants pour 949,62 MDH).
Parallèlement, un programme d’urgence sera mis en place pour prévoir une enveloppe budgétaire réservée annuellement à l’approvisionnement en eau potable par camions citernes de la population susceptible d’être touchée par les effets de la sécheresse.
Concernant la réutilisation des eaux usées traitées, les projets portent sur la poursuite de l’assainissement liquide de 9 villes et centres urbains et l’assainissement liquide de 108 centres ruraux et la réutilisation des eaux usées (arrosage des golfs et espaces verts, …), qui vise la réalisation, à l’horizon 2027, de 15 projets, dont 7 pour l’arrosage des golfs, pour un coût global de l’ordre de 357 MDH.
Par ailleurs, la stratégie de communication et de sensibilisation prévue dans le cadre de ce programme vise les quatre objectifs majeurs, à savoir l’appropriation du programme prioritaire par l’ensemble des acteurs au niveau national et territorial, le renforcement de la coordination des interventions de tous les acteurs institutionnels, la sensibilisation des usagers d’eau à l’économie d’eau et l’émergence et l’ancrage d’un environnement propice à la réalisation des objectifs du programme prioritaire.
Lors de cette rencontre, M. Ahmidouch a indiqué que la région de Casablanca-Settat est fortement engagée dans le programme national, via une série de projets permettant d’accompagner la demande croissante en cette denrée vitale.
Il a, dans ce sens, souligné l’importance de réaliser une distribution optimale de l’eau en vue de couvrir les multiples zones de la région, appelant les différents intervenants à œuvrer en faveur de la sensibilisation à la préservation des ressources hydriques et à la rationalisation de leur utilisation.
Pour sa part, le président du conseil de la région de Casablanca-Settat, Mustapha El Bakkoury, a mis en avant la politique clairvoyante des barrages initiée par feu SM Hassan II et qui a contribué significativement à la garantie de l’eau d’irrigation et à la lutte contre les inondations, à travers la canalisation des crues et au stockage des eaux de pluie.
SM le Roi Mohammed VI accorde, désormais, une attention spécial au sujet de la sécurité hydrique car l’enjeu majeur est de parvenir à un développement spatial équilibré, a-t-il renchéri, notant que cette question est au cœur de la stratégie régionale de développement, d’autant que la régionalisation avancée offre une plate-forme idoine pour une mise en œuvre efficiente de cette vision, à la lumière de l’approche participative.
La rencontre, qui s’est déroulée en présence des gouverneurs des préfectures et provinces de la région, des présidents des conseils communaux, préfectoraux et ruraux, des présidents des chambres professionnelles, des responsables des services extérieurs, des représentants de la société civile actives dans le domaine de l’eau, a été animée par plusieurs intervenants, notamment les représentants de l’Agence du Bassin Hydraulique de Bouregreg-Chaouia, l’Agence du Bassin Hydraulique d’Oum Rabie, la direction régionale de l’Agriculture, l’ONEE (secteur Eau) et la RADEEC.
Le programme national présente le fruit de la vision et de la volonté du Souverain, dans la continuité de la politique engagée en matière de barrages et d’infrastructures hydrauliques, dans le but de garantir la sécurité hydrique du Royaume et lutter contre les effets des changements climatiques.