Migrants: chacun « mérite le respect », peu importe « sa foi »
La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a affirmé dimanche dans un texte sur les migrants que chacun méritait « le respect » peu importe « sa foi », deux jours après un décret controversé de Donald Trump sur l’immigration, visant des pays majoritairement musulmans.
« Tout le monde mérite le respect, au-delà de sa foi, de son sexe et de sa nationalité », écrit Mme Mogherini dans un billet de blog intitulé « A travers les yeux des enfants syriens » sans jamais citer, ni même évoquer directement le président américain.
« Il est tellement étrange que nous devions répéter cela quelques jours seulement après l’+Holocaust Remembrance Day+ », Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, le vendredi 27 janvier, ajoute-t-elle dans ce texte publié en anglais et en italien.
M. Trump a signé vendredi un décret interdisant l’entrée aux Etats-Unis à tous les réfugiés, quelle que soit leur origine, pendant 120 jours (et de façon indéfinie pour les réfugiés syriens), ainsi qu’à tous les ressortissants de sept pays à majorité musulmane: l’Iran, l’Irak, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen.
« Nous, les Européens, avons appris de notre grande et tragique histoire que tous les hommes sont d’abord et avant tout des êtres humains, avec leurs droits inaliénables », écrit encore Mme Mogherini dans son blog.
Les Européens vont donc « continuer à soutenir, accueillir et prendre soin de ceux qui fuient la guerre » car « nos coeurs et nos consciences savent que c’est la bonne chose à faire ».
« C’est un moyen d’être fidèles à notre humanité commune et en même temps à nos intérêts », poursuit-elle, rappelant que l’UE était « le premier donateur humanitaire pour la Syrie ».
Le décret de Donald Trump a provoqué l’indignation dans le monde musulman et suscité les critiques de nombreux autres pays dans le monde comme la France, l’Allemagne, l’Italie ou le Canada.
Aucune institution européenne ne s’est pour l’instant exprimée directement sur le sujet, une porte-parole de la Commission ayant seulement déclaré samedi matin qu’elle n’avait « pas de commentaire à faire ».