Lutte anti-mines: l’ONU appelle à soutenir les pays du Sahel
Les Nations Unies ont plaidé pour l’augmentation du financement de leurs opérations dans la région du Sahel pour lutter contre les engins explosifs qui font de nombreux victimes particulièrement parmi les civils, mais aussi les soldats de la paix et les travailleurs humanitaires.
Depuis l’effondrement de la Libye, nous avons assisté à une diversion des flots d’armes qui sont sortis de ce pays et qui sont arrivés en Afrique de l’Ouest « exacerbant les problèmes qui existaient déjà au Mali », a expliqué la directrice du Service de l’action anti-mines de l’ONU (UNMAS), Agnès Marcaillou.
Selon un communiqué rapporté par le bureau du porte-parole des Nations Unies à New York, Mme Marcaillou a affirmé que l’UNMAS, qui joue un rôle clef dans les stratégies contre les engins explosifs improvisés (IED), avait été au cœur de la force onusienne déployée au Mali et qu’il avait notamment conseillé et soutenu les Casques bleus et les pays contributeurs de police.
« A mesure que la complexité et le nombre d’attaques augmentaient, nous avons vu une réduction du nombre de victimes en ce qui concerne ceux qui étaient la cible, c’est-à-dire les Nations Unies » a-t-elle ajouté lors d’une rencontre avec la presse, en marge de la 23ème réunion des directeurs nationaux de programme d’action contre les mines et de la semaine d’action contre les mines.
A mesure que les forces s’étaient déployées dans le pays leur degré d’exposition et de danger s’accroissait, a-t-elle ajouté. « On cible moins les forces de maintien de la paix, on cible plus les civils (…) Il y avait visiblement des groupes qui à une époque se préoccupaient des Maliens. Maintenant on a des groupes armés qui n’ont plus ce respect pour les compatriotes, peut-être aussi parce que ce ne sont plus des compatriotes« , a regretté la Directrice de l’UNMAS. Mme Marcaillou a également fait remarquer que la menace avait traversé les frontières pour se déplacer vers des pays qui n’étaient pas préparés.
« Tous les pays voisins sont concernés » a affirmé la Directrice du service anti-mines, citant l’exemple du Burkina Faso où « la semaine dernière encore des enfants ont été ciblés« .
Pour la Directrice de l’UNMAS, les pays du Sahel (Niger, Mali, Burkina Faso) doivent être sur le radar de tous les acteurs « pour être sûrs qu’ils ont la capacité de se défendre, les équipements, la technologie, la compréhension et l’analyse politique qui leur permettra d’anticiper et de répondre à la menace« .