Tunisie : Fakhfakh dévoile la composition de son gouvernement malgré le retrait d’Ennahdha
Le Premier ministre tunisien désigné, Elyès Fakhfakh, a dévoilé, samedi, la composition de son gouvernement malgré la décision d’Ennahdha « de ne pas lui accorder la confiance » à l’Assemblée des Représentants du peuple (ARP/Parlement).
Dans une déclaration diffusée par la chaîne nationale « Al-Wataniya 1 », Fakfakh a annoncé la composition de son gouvernement, proposé avant le retrait du mouvement Ennahdha, faisant savoir qu’il a été décidé, en concertation avec le chef de l’Etat, de profiter des délais constitutionnels qui restent « pour choisir l’approche appropriée au service des intérêts supérieurs du pays ».
Selon lui, la composition du gouvernement, fruit de consultations avec les partis et les groupes parlementaires concernés, est composée de 31 membres, dont deux secrétaires d’Etat.
Fakhfakh a souligné que l’option du mouvement Ennahdha, le plus grand parti représenté au Parlement (54 députés sur 217), de se retirer de la formation de son gouvernement et de ne pas lui accorder le vote de confiance au Parlement, en raison de la non association du parti « Qalb Tounes » (38 député), « met le pays face à une situation difficile qui nécessite un examen minutieux des options constitutionnelles ».
Plus tôt dans la journée, le mouvement Ennahdha, vainqueur des élections législatives de 2019 en Tunisie, avait annoncé son retrait du gouvernement d’Elyès Fakhfakh.
« Devant l’insistance d’Elyes Fakhfakh, chargé de former le gouvernement, à rejeter l’idée d’un gouvernement d’Union Nationale, Ennahdha a décidé de se retirer » et « de ne pas lui accorder la confiance au parlement », a précisé, dans des déclarations à la presse, Abdelkrim Harouni, président du conseil de la Choura du mouvement.
Pour sa part, le parti Qalb Tounes a fait savoir au courant de la journée de samedi qu’il n’accordera pas sa confiance au gouvernement d’Elyès Fakhfakh.
Après le rejet par le parlement du gouvernement de Habib Jemli, le président Kais Saïed avait chargé le 20 janvier dernier l’ancien ministre des finances Elyes Fakhfakh de former le gouvernement dans un délai n’excédant pas un mois non renouvelable, selon l’article 89 de la Constitution.