Rachid Niny : Quand Chabat cumule immeubles, appartements, villas, fermes sans compter ce qui n’est pas visible
Apparemment, et comme l’a qualifié Abdelilah Benkirane au moment où le torchon brûlait entre les deux hommes, « le fou de Fès » défraie la chronique, depuis quelque temps, surtout après ses déclarations intempestives qui nuisent à la diplomatie du Royaume. En effet, Hamid Chabat n’a pas fini d’inspirer les colonnes des médias nationaux. Et le tout dernier n’est autre que Rachid Niny qui lui a consacré son éditorial du journal Al Akhbar, dans son édition de ce lundi 30 janvier :
« Au summum des altercations entre le Chef du gouvernement sortant, Abdalilah Benkirane, et le secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Hamid Chabat, le premier a demandé au second d’expliquer aux Marocains « comment a-t-il pu se transformer d’un mécanicien à un milliardaire dans un très court laps de temps ». Benkirane : « Nous nous interrogeons ! C’est à lui de nous dire d’où est ce qu’il a eu les milliards qu’il possède, et pourquoi les a-t-il pris et qu’a-t-il fait avec », a-t-il dit.
« Bien évidemment quand Chabat a prêté allégeance (déclaré sa loyauté إعلان الولاء) à Benkirane, celui-ci a fermé les yeux (غض الطرف) sur ces accusations. Mieux, il l’a même décoré d’un Ouissam du courage de classe « brave homme ». Ce qui a enhardi Hamid Chabat jusqu’au point où il a osé déclarer qu’il ne possède rien en plus de la maison qu’il habite.
« La réalité est que Chabat ne possède à son nom que sa maison, mais il ne dit rien sur les biens immobiliers et les propriétés qu’il a enregistrées au nom de son épouse et de ses fils.
« Et parce que nous comparaissons ce lundi devant la justice après que Chabat a porté peinte contre nous demandant un dédommagement d’un milliard pour le préjudice qu’il a subi à cause de nous, nous allons répondre à une première partie de la question d’Abdalilah Benkirane concernant la fortune de Chabat en faisant un inventaire préliminaire (جردا أوليا) des biens immobiliers, des terrains et des villas que Chabat a enregistrées au nom de sa femme et ses fils pour camoufler sa fortune en attente de le « déshabiller complément » (نزيل عنه بقية أوراق التوت -). Et le reste est plus plaisant.
« A titre d’information du Chef du gouvernement désigné, le secrétaire général du parti de l’Istiqlal a profité de sa position politique en tant que parlementaire (député) depuis 1997 et ancien maire de Fès ayant brigué deux mandats depuis 2003, pour goinfrer une grosse fortune qui a crû d’une manière exponentielle en un laps de temps record. Tout le monde connaît les manœuvres et les manigances que Chabat pratiquait avec les promoteurs immobiliers à travers un large réseau de relation leurs permettant d’étendre leurs projets sur les périphéries de la capitale spirituelle. Ce qui lui a permis de cumuler des biens immobiliers et des terrains vagues qu’il s’est précipité à enregistrer au nom de sa conjointe et ses garçons. Et ce, malgré qu’il n’a été qu’un simple ouvrier dans l’usine la Macif qui avait fait faillite jetant ainsi les travailleurs qu’il représentait au sein de l’Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM) dans la rue. C’est en profitant de la « sueur des fronts » de ces travailleurs qu’il a bâtit sa gloire syndicale et politique avant de forcer l’entrée dans le conseil communal « Zouagha » après le complot qu’il a mené contre son mentor (précepteur), Al Haj Moufdi, qui lui a appris les luttes politiques avant de l’introduire dans le parti et puis dans ladite commune.
« Sans compter ce qui est dissimulé dans les coffres-forts et dans les comptes bancaires que seul le Bon Dieu connaît, la richesse foncière de Chabat se compose de 40 titres (lots) fonciers qui ont été enregistrés au nom de sa femme Fatima Tarik et de ses cinq fils durant la période allant de 2008 à 2016 dans les agences de la conservation foncière et du cadastre de Fès, Séfrou, Meknès et Tanger. La richesse foncière de Chabat comporte, également, 19 appartements, 8 fermes, 6 domaines fonciers sous forme de lotissements, 4 immeubles commerciaux, une villa et deux maisons.
« Après les élections du 7 octobre, pour éviter d’avoir à justifier sa fortune devant les inspecteurs de la Cour des comptes, il s’est précipité, le 11 octobre, à renoncer à ses droits de propriété de 9 appartements d’une surface oscillant entre 103 et 303 m2 , deux magasins (25 m2 et 39 m2) au profit de ses fils Nidal et Rim. Ces appartements qui se trouvent dans la résidence « Bab Al Atlas » au quartier Bensouda de Fès sont immatriculés au registre foncier sous des numéros de titres fonciers de 41703/69 jusqu’à 41259/69. Chabat n’a gardé en son nom qu’une maison de 121 m2 au quartier Bensouda enregistré le 4 mai 2010 sous le numéro de titre foncier 41259/07, et le reste des propriétés ont été toutes enregistrées au nom de son épouse et ses fils.
En réalité, Chabat est le propriétaire de deux immeubles de 3 étages se situant, respectivement, au n° 166 quartier « Al Qods » dans l’arrondissement Bensouda, et au n° 27 résidence « Fadoua » au quartier « El Marja » dans le même arrondissement, en plus de deux fermes. La première qui est deux hectares (ha) se situe au Douar « Khrabcha » à Ain Chkef qui relève de la province de Moulay Yacoub et la deuxième, d’une superficie de 22 ha , se trouve à la commune rurale Kandar Sidi Khiar (arrondissement Imouzzer Kandar), province de Séfrou. En outre, il possède une salle de fêtes dans la résidence « Jardins El Badie » sur la route Ain Chkef à Fès et deux immeubles commerciaux aux numéros 87 et 89 sur le boulevard « Oued Al Makhazin » au quartier « Narjis », et l’immeuble n°28 à la résidence « SIMF » au quartier Bensouda à Fès.
« Pour ce qui est des propriétés foncières enregistrées au nom de sa femme Fatima Tarik, il y a une exploitation agricole de 208 ha qui se trouve dans la région « Ouled Jamaa » dans l’arrondissement Tissa relevant de la province de Taounate, deux appartements (premier étage) dans la résidence « Al Fath » au quartier « Sidi Hadi » dans l’arrondissement Zouagha à Fès. En plus d’une maison où siègent l’association « Aouraba de lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité » et la section du parti de l’Istiqlal, sans compter l’appartement au n°8 rue Tchad, avenue Abou Hourayra du quartier Monfleurie à Fès. Et il n’y a pas que cela, Madame Chabat (Fatima Tarik) possède également 6 appartements au quartier Bensouda dont la superficie varie entre 68 et 88 m2, un lot de terrain de 1200 m2 à Sala Al-Jadida (immatriculé au registre sous le numéro 34719/58), une villa de 500 m2 à Meknès-El Menzeh (immatriculée k/576), deux terrains à Meknès Al Ismailia d’une superficie respective de 291 m2 (31121/59) et 307 m2 (31123/59), et un étage souterrain de 128 m2 à Fès (n° de registre foncier 55364/07).
« Chabat a, également, enregistré au nom de sa femme et son fils 8 lots de terres cultivables qu’il a acquis et enregistré, « Gloire à Dieu », le même jour (en date du 15 juillet 2008), dont 4 se trouvent à la région d’Ait Seghrouchen d’Imouzzer Kandar. Il s’agit d’une terre agricole de 9792 m3 (titre n° F /4790), une autre de 9755 m2 (F/5138), un terrain de 2705m2(F/4077), un vaste terrain de 33240 m2 (F/3700) à « Ait Sbaa » dans la région d’Imouzzer .
Chabat a acheté, en outre, quatre lots de terrains, en l’occurrence, des terrains de superficie respectives de1392 m2 (F/4825), de 699 m2 (F/5437), de 2138 m2 ( F/5424), de 50720 m2 (F/4789).
« Il a aussi enregistré du foncier au nom de son fils ainé Naoufal devenu représentant à la Première Chambre par le biais de la liste nationale après qu’il a été poursuivi dans une affaire de trafic de drogues dures. Il s’agit d’un café appelé « Nidal » se trouvant au 166 quartier « Al Qods » (Bensouda), une villa à la résidence « « Jardins El Badie » route Ain Chkef, deux terrains aménagés de 500 m2 chacun dans la même résidence en plus d’une villa à Douar « Oulad Bouabid », Oulad Taib à Fes à côté de l’aéroport Fes Saïss. Il a enregistré en son nom un terrain aménagé de 92 m2 à Ras Tabouda dans la périphérie de Séfrou, un autre de 262 m2 dans la commune « Ain Taoujtate » dans la province d’EL Hajeb. Dans cette même commune, il dispose également d’une parcelle de 324 m2, en plus d’un appartement de 105 m2 qui se trouve au croissement du boulevard Al Farabi avec la rue Antaki à Tanger.
« Pour ce qui est de son frère Nabil, Chabat a pris le soin d’enregistrer en son nom des propriétés importantes, dont la villa n°24 à la résidence « Jinan » dans la commune Ain Chkef relevant de la province Moulay Yacoub, une ferme de 14 ha à Douar « Lahjar Lakhal » à Ain Chekak (Séfrou), en plus d’une maison de 208 m2 sur la route Ain Smen (immatriculée au registre foncier sous le n°129754 :07).
« Son fils Yassin n’est pas en reste, lui aussi a vu son père enregistrer en son nom une villa dans la résidence « Saïss Garden » au quartier « El Marja », un entrepôt de 998 m2 au quartier industriel « Bensouda », un appartement de 201 m2 sur la route de Séfrou, une autre villa (enregistré auparavant au nom de son frère Nidal) située au 64 résidence « Annakhil » sur la route de Ain Smen, un appartement de 81m2 (rez-de-chaussée) dans la résidence « Fadoua » au quartier Bensouda et un appartement de 65 m2 au même quartier immatriculé au registre foncier sous le numéro 20456/69.
« Certes, Chabat a le droit de dire au Marocains qu’il ne possède en son nom que sa demeure, mais il n’est pas du tout de son droit de camoufler toutes ces propriétés qu’il a immatriculées au nom de sa femme et ses fils. D’autant plus qu’il n’a pas hérité d’une richesse de ses parents et que sa femme ne possédait qu’un appartement. Comment se fait-il qu’ils ont devenu du jour au lendemain propriétaires de toutes ces fermes, villas et appartements ?
« Benkirane avait qualifié Chabat lorsqu’il était son rival de « fou de Fès ». Maintenant, après que nous avons dévoilé une liste préliminaire de ses richesses qu’il a cédées à sa femme et ses fils, nous pouvons corriger à Benkirane cette appellation (désignation) pour qu’il se transforme de « fou de Fès » à un « fou veillant à ses biens ».
Rachid Niny » Al Akhbar’