Algérie : Deux ans de prison pour un manifestant dans l’ouest du pays
Un manifestant algérien a été condamné dimanche par le tribunal de Saïda (450 à l’ouest d’Alger), à deux ans de prison ferme, selon le comité algérien pour la libération des détenus (CNLD).
Houari El Hachemi a écopé d’une peine de deux ans de prison, dont un an ferme et une lourde amende, a précisé le Comité dans un communiqué.
La même source a rappelé que Houari El Hachemi, avait été arrêté vendredi 7 février lors d’une marche populaire à Saïda.
Jeudi, le Pacte d’alternative démocratique (PAD), un collectif de partis né dans le sillage de la dynamique du 22 février en Algérie qui a contraint le président Abdelaziz Bouteflika à démissionner, avait dénoncé la contradiction « flagrante » entre le discours pro-Hirak et les pratiques « autoritaires et despotiques du régime ».
A l’occasion de la célébration de l’an Un de la Révolution du 22 février 2019, « les autorités de fait multiplient les actes répressifs contre la population », déplore-t-il, relevant que « la contradiction entre les discours bénissant la révolution et les pratiques autoritaires et despotiques du régime est flagrante ».
Composé de plusieurs partis politiques (FFS, PT, RCD, MDS, PST, UPC) et de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), le PAD a fait constater que « le pouvoir a multiplié durant toute la semaine les actes répressifs contre les enseignants du primaire, le personnel navigant commercial d’Air Algérie, les interdictions de réunions de l’opposition et la société civile, les mesures coercitives contre des magistrats refusant le dictat de l’Exécutif.
Pour leur part, des centaines de partis politiques, de syndicats, d’associations et de personnalités de plusieurs pays ont lancé un appel à la libération des détenus du mouvement de contestation qui a soufflé vendredi sa 1ère bougie.
« Malgré le caractère pacifique (du Hirak) – son atout majeur et décisif –, le pouvoir autoritaire n’a cessé de multiplier les actes de répression : harcèlements, kidnappings, passages à tabac, arrestations arbitraires de militants et de manifestants, matraquages médiatiques et campagnes de haine sur les réseaux sociaux, bouclage de la capitale par la gendarmerie, présence policière massive », lit-ont dans cet appel signé par plus de 270 organisations et personnalités à travers le monde, dénoncent-ils.
Début février, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait signé un décret graciant 3.471 personnes condamnées, une mesure qui ne concerne cependant pas les détenus liés au mouvement de contestation populaire anti-régime, dont la majorité sont en attente de jugement.