Amina Mohammed salue le partenariat UA-ONU pour relever les défis de l’Afrique
La Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Amina Mohammed, a salué ce lundi les relations productives entre l’ONU et l’Union africaine alors que les deux institutions continuent de travailler ensemble pour relever les défis qui affectent le continent, entre autres la pauvreté, la faim, le chômage et les conflits.
Dans une allocution d’ouverture lors d’une session spéciale du Mécanisme de coordination régionale pour l’Afrique (MCR-Afrique), événement parallèle de la sixième session du Forum régional africain pour le développement durable (ARFSD 2020), Mme Mohammed déclare que l’importance de l’Union africaine en tant que partenaire stratégique des Nations Unies ne saurait être sous-estimée.
« J’apprécie profondément l’énorme travail qui a été accompli et la relation productive entre l’ONU et l’UA », dit-elle, ajoutant que l’avancement de la mise en œuvre intégrée de l’Agenda 2063 et de l’Agenda 2030 pour le développement durable est au cœur du travail du MCR-Afrique.
Mme Mohammed se dit préoccupée par la lenteur du rythme de la réduction de la pauvreté sur le continent et les inégalités persistantes, ce qui signifie que personne ne peut ignorer les Objectifs de développement durable.
« La région détient également la prévalence de la faim la plus élevée, ce taux passant de 18,3% en 2015 à 19,9% en 2018. Cela signifie que près de 40 millions d’Africains, en particulier les femmes et les enfants, ont souffert de la faim pendant cette période », affirme-t-elle.
Cela a été exacerbé par l’impact du changement climatique sur le continent, avec près de 22,8 millions de personnes souffrant d’insécurité alimentaire grave en Éthiopie, au Kenya, en Somalie, au Soudan du Sud, au Soudan et en Ouganda, ajoute la chef adjointe de l’ONU.
Elle informe que l’UA et l’ONU devront continuer à renforcer leur partenariat et à travailler dur pour créer des emplois décents pour les jeunes et garantir l’égalité des sexes, car ce sont là quelques-uns des défis qui mettent en péril les efforts du continent pour tirer parti du dividende démocratique.
Mme Mohammed dit que bien que l’Afrique ait fait des progrès notables dans les domaines de l’éducation, de la santé et d’autres résultats sociaux, le continent n’est pas sur la voie d’atteindre les ODD d’ici 2030 et les principaux objectifs de l’Agenda 2063.
« Nous devons soutenir les gouvernements et faire en sorte que leurs plans nationaux de développement et cadres de financement plus larges correspondent à l’ampleur des changements nécessaires pour réaliser les ODD d’ici 2030 », déclare-t-elle.
Mme Mohammed précise que la Décennie d’action est l’occasion de lancer une nouvelle vague d’efforts de mise en œuvre qui produiront des résultats escomptés pour les personnes et la planète.
Pour sa part, le Vice-président de la Commission de l’Union africaine, l’Ambassadeur Thomas Quartey Kwesi, déclare que la session spéciale du MCR-Afrique est destinée à alimenter les principes institutionnels de méthodes de travail harmonisées et de consultation entre l’UA et les cadres de développement des Nations Unies pour l’Afrique.
« On ne saurait trop souligner ce point. L’UA et l’ONU sont pour ainsi dire intégrées », affirme-t-il.
Kwesi indique que l’énergie que les jeunes africains dégagent doivent être utilement canalisées par l’éducation, la science et la technologie, la santé et l’emploi, loin des conflits pour assurer le développement durable sur le continent.
« C’est la problématique centrale qui relie l’Agenda 2063 de l’UA et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’ONU ; c’est là que nos deux agendas résonnent et se renforcent mutuellement », affirme-t-il, ajoutant :« Nous n’avons pas de temps à perdre. Le temps et la marée n’attendent personne, plus encore nos jeunes et nos femmes ».
S’agissant du pays hôte, M. Kwesi déclare : « Pour que nous puissions créer les conditions propices à la réalisation de ces nobles ambitions, l’UA demande que toutes les sanctions contre ce pays soient levées immédiatement. C’est ce qui permettra un engagement plus efficace de nos femmes et de nos jeunes dans le processus multiforme de développement accéléré ».
Il ajoute, l’Agenda 2063 de l’UA et le thème de l’UA pour 2020, « Faire taire les armes : Créer des conditions propices au développement de l’Afrique » sont au cœur de la session extraordinaire d’aujourd’hui, alors que l’UA et l’ONU examinent les moyens d’accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable.
Le Forum régional africain pour le développement durable débute ce mardi dans la station balnéaire de Victoria Falls.