La baisse en trempe d’œil du chômage au Maroc en 2016
Le taux de chômage a baissé de 9,7%, en 2015, à 9,4% en 2016. Ce qui aurait pu être une bonne nouvelle pour l’économie nationale ne l’est pas vraiment. Il s’agit d’une baisse en trempe d’œil, car le taux d’activité a lui aussi baissé de 47,4% à 49,4% et le taux d’emploi a, quant à lui, reculé passant de 42,8% à 42%. C’est ce qui ressort de note relative à la situation du marché de travail que le HCP vient de diffuser.
Les Marocains moins actifs
Le Haut commissariat au plan (HCP) vient de rendre publique une note d’information sur la situation du marché de travail, en 2016, qui en dit long sur les baisses minimes du taux de chômage enregistré ces dernières années.
Le statisticien du Royaume nous informe que la population active (âgée de 15 ans et plus) a baissé entre 2015 et 2016 de 0,7% au niveau national. Cette baisse qui n’est que de 0,3% en milieu citadin atteint 1,1%, dans le milieu rural.
Ainsi, au moment où la population en âge d’activité, s’est accrue de 1,5%, le taux d’activité est passé, a contrario, de 47,4% à 46,4%, marquant une diminution de 1 point. Pis, le taux d’emploi a, quant à lui, reculé de 0,8 point de pourcentage au niveau national, passant de 42,8% à 42%.
Dans ce contexte, l’hémorragie des emplois n’a pas cessé. L’économie nationale a perdu 37.000 postes nets d’emplois, résultant d’une hausse de 26.000 en milieu urbain et d’une perte de 63.000 en milieu rural, affirme la même source.
Cette perte d’emploi résulte, selon le HCP, de la création de 126.000 postes d’emploi rémunérés, dont 25.000 en milieu urbain, et la perte de 163.000 postes non rémunérés, en totalité enregistrés en milieu rural. Volatilité et dépendance des emplois, dans ce milieu, à Dame Nature obligent.
Le chômage recule et le sous-emploi augmente
C’est bien cette baisse du taux d’activité qui a été derrière celle du taux de chômage qui est ainsi passé, entre les deux périodes, de 9,7% à 9,4% au niveau national, de 14,6% à 13,9% en milieu urbain et de 4,1% à 4,2% en milieu rural. Le HCP le dit clairement, la baisse du taux de chômage n’est que « l’expression d’un recul du volume de chômage (-3,7%) plus important que celui de l’emploi (-0,4%) ».
Contrairement à la tendance générale, le chômage des jeunes a, quant à lui, augmenté. En effet, le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans a, toutefois, enregistré une hausse de 1,7 point pourcentage au niveau national, 2 points pourcentages, en milieu urbain, et 1 point pourcentage en milieu rural portant leur volume à 392.000, au niveau national, 283.000 dans les villes et 109.000 dans les campagnes.
Le volume des actifs occupés en situation de sous-emploi a augmenté, entre 2015 et 2016, de 1.154.000 à 1.202.000 personnes, au niveau national, de 533.000 à 556.000 personnes, dans les villes, et de 621.000 à 646.000, dans la campagne. Le taux de sous-emploi est ainsi passé de 10,8% à 11,3% au niveau national, de 9,9% à 10,2% dans les villes et de 11,8% à 12,4% dans la campagne.
Le HCP n’omet pas de nous rappeler que les femmes marocaines, surtout dans le milieu rural, restent plus actives par rapport aux hommes. Au niveau national, le taux de sous-emploi des hommes (13,1%) représente plus que le double de celui des femmes (6,2%). En milieu urbain, ce taux (10,3%) est presque égal à celui des femmes (10,1%), alors qu’en milieu rural, il est environ cinq fois plus important (16,6% contre 3,8%