Surendetté, le Liban ne paiera pas l’ensemble de ses bons du Trésor émis en dollars
Confronté à une crise financière sans précédent, le Liban a annoncé lundi qu’il ne paiera pas l’ensemble de ses bons du Trésor émis en dollars, dans le cadre d’un plan de restructuration de sa dette publique.
Le pays, déjà en défaut de paiement depuis le 9 mars, « suspendra le paiement de tous les Euronbonds arrivant à échéance« , a indiqué le ministère libanais des Finances dans un communiqué, en référence aux bons du Tésor émis par l’Etat en devises étrangères et qu’il devait rembourser par tranches successives jusqu’en 2035.
Les autorités libanaises ont aussi expliqué que les réserves de devises étrangères vides du pays les ont poussées à prendre une telle décision.
Le pays devait en théorie honorer 4,6 milliards de dollars d’Eurobonds sur l’ensemble de l’année 2020, dont le montant global jusqu’en 2035 s’élève à près de 30 milliards de dollars.
Les banques locales détiennent 12,7 milliards de dollars de l’ensemble des Eurobonds, contre 5,7 milliards par la Banque centrale, et plus de 11 milliards par des investisseurs étrangers.
Le ministère a, en parallèle, indiqué travailler sur un plan de « restructuration de la dette » et de « stabilisation de l’économie ».
Surendetté, le pays des cèdres traverse l’une des pires crises économiques et financières depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).
Le Liban avait requis en février une assistance technique du Fonds monétaire international (FMI) mais n’a toujours pas formulé de demande d’aide financière auprès de l’institution internationale, tandis que le FMI est « prêt à aider les autorités dans ces efforts« , avait récemment indiqué le porte-parole de l’institution, Gerry Rice.