Covid-19 : Marrakech se met pas à pas en mode « confinement »
Réputée par l’effervescence et la haute fréquentation de ses boulevards et places publiques, de jour comme de nuit, la ville de Marrakech semble se mettre pas à pas aux rythmes de l’état d’urgence sanitaire, décrété vendredi à 18h à l’échelle nationale, comme mesure proactive pour enrayer la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19).
Première place touristique nationale et destination mondiale très prisée, la cité ocre s’est vidée progressivement des dizaines de milliers de visiteurs marocains comme étrangers. Dès le déclenchement de la crise induite par le coronavirus et le lancement des campagnes de sensibilisation par les autorités compétentes, ses artères, espaces verts, lieux publics sont devenus quasi-déserts.
Une scène, certes, « inhabituelle » et « étrange » pour une ville où les visiteurs s’imprègnent vite de son ambiance de convivialité et de fraternité. Pour certains Marrakchis, parmi les irréductibles des balades et rassemblements, cette image d’une ville presque fantôme est difficile à digérer. C’est tout un mode de vie qui va changer avec, en attendant que le Royaume puisse, comme il a l’habitude de le faire à chaque fois, de surmonter cette difficulté, avec sérénité et implication effective des différentes composantes de la société.
Aux quartiers les plus huppés et zones villas de la cité ocre, à l’image de « Guelliz », « Targa », « Assif », « Issil », « Al Fadel », « Al Izdihar », « Al Badii », et « Amerchich », entre autres, comme dans la zone touristique de l’Agdal, de l’Hivernage, ou encore dans la mythique place de Jemâa El Fna, les consignes et les mesures décrétées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire sont observées à la lettre, a-t-on constaté sur place.
Dans d’autres quartiers connus par leur grande affluence, à l’instar de Sidi Youssef Ben Ali, Daoudiate, Al Massira comme au cœur de l’ancienne médina, les habitants semblent avoir mis du temps avant de se résigner à rester chez eux et limiter les sorties aux besoins d’approvisionnement alimentaire ou autre nécessité.
C’est dans ce sens, que des patrouilles mixtes (police, forces auxiliaires, agents d’autorité….) ont entamé leur déploiement dès l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire, avec dévouement et sens élevé de responsabilité, en tentant de sensibiliser les retardataires sur les dangers de cette pandémie mondiale et les invitant à rentrer chez eux.
Un signe de solidarité effective où la vigilance et la mobilisation sont les seuls mots d’ordre, alors que plusieurs acteurs de la société civile se sont joints à cet effort entrepris depuis des semaines, à travers une série de campagnes de sensibilisation et d’information des citoyens sur le Covid-19 et ses dangers.
Cette mobilisation infaillible des autorités publiques via des patrouilles mixtes pour imposer le respect scrupuleux de l’état d’urgence sanitaire s’est traduite au niveau des différentes provinces relevant de la Région Marrakech- Safi par des opérations coordonnées d’encadrement, et de contrôle de la circulation au niveau des principaux axes des villes et localités, des places publiques et des quartiers, conformément aux consignes et mesures exigées par les autorités compétentes.
Dans la même lignée, les efforts se poursuivent à travers la distribution des documents officiels autorisant la circulation exceptionnelle que les citoyens seront appelés à présenter aux représentants des services chargés du contrôle, chaque fois que nécessaire.