Les derniers chiffres du chômage signalent un début d’effondrement du marché du travail aux Etats-Unis
Les derniers chiffres de l’emploi, marqués par un nombre record de plus de 6,6 millions de personnes ayant déposé des demandes d’allocations de chômage lors de la dernière semaine de mars, devraient marquer le début d’un effondrement du marché du travail aux Etats-Unis, écrit vendredi le Wall Street Journal.
Cette situation, liée à la paralysie économique en raison de la pandémie de coronavirus, risque de supprimer, durant ce printemps, l’ensemble des emplois créés au cours de la dernière décennie et pousser le taux de chômage à des niveaux record, selon le journal.
Et de relever, à cet égard, que la quasi-fermeture de pans entiers de l’économie américaine – des restaurants aux usines en passant par le tourisme – inflige des dégâts considérables au marché du travail qui, selon les économistes, éclipsent les plus grands ralentissements économiques de l’après-Seconde Guerre mondiale, faisant remarquer que cela se produit en l’espace de quelques semaines et non pas en termes d’années.
En effet, la société de prévisions « Oxford Economics » prévoit que d’ici le mois mai, les Etats-Unis auront perdu 27,9 millions d’emplois avec un taux de chômage de 16%, effaçant l’ensemble des emplois créés depuis 2010 lors de la période record de 113 mois consécutifs de gains d’emplois.
Selon le Wall Street Journal, cette perte d’emplois représenterait plus du double des 8,7 millions de postes éliminés durant la récession de 2007-2009 sur une période de 25 mois.
Le bureau du budget du Congrès américain, un organisme non partisan, a déclaré jeudi que le taux de chômage dépasserait 10% au deuxième trimestre, alors que plusieurs analystes s’attendent à une hausse tout aussi rapide du chômage.
Le taux de chômage mensuel le plus élevé jamais enregistré depuis 1948 est de 10,8%, établi fin 1982 lors de la profonde récession économique sous le président Ronald Reagan.