Le Coronavirus « exacerbe » la cybercriminalité dans le monde
Alors que la communauté internationale s’engage dans une course contre la montre pour freiner la propagation du Coronavirus, les « cybercriminels » eux sont à pied d’oeuvre afin d’intensifier et étendre leurs activités, sous le couvert du commerce électronique, dans le but de tirer profit de la situation provoquée par une crise sanitaire sans pareil depuis des lustres.
Et si « Covid 19 », considéré comme l’un des virus les plus mortels au monde, a fait unir les efforts internationaux pour trouver un vaccin efficace ou au moins un médicament qui en réduit la gravité, à travers la mise à disposition par les dirigeants des pays touchés de toutes les installations et équipements médicaux disponibles, ainsi que la mobilisation des sociétés dans un élan de solidarité sans précédent, les « cybercriminels« , eux, ont développé leurs activités et leur modus operadi en fonction de la période actuelle et des « exigences » du marché mondial.
Une fois la propagation du Coronavirus confirmée dans plusieurs pays, la vente illicite de médicaments et de fournitures médicales a fait éruption sur Internet, où certains de ceux qui s’adonnent au commerce électronique proposent des types de masques et de bavettes et autres produits médicaux, dont certains ne respectent pas les normes en vigueur, en plus d’autres opérations commerciales électroniques, dont les propriétaires ont disparu dès qu’ils ont reçu le paiement de la part du client.
Dans ce sens, l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol) avait annoncé le mois dernier la saisie de masques contrefaits, de désinfectants non conformes aux normes de sécurité et de médicaments antiviraux non autorisés, après avoir révélé près de 2.000 liens publicitaires de produits en lien avec le nouveau coronavirus.
D’un autre côté, les formes de fraude électronique ont varié à la lumière de cette crise sanitaire mondiale, selon l’Interpol, qui a fait savoir que certains criminels électroniques s’efforcent de contacter les victimes pour leur faire croire qu’ils travaillent dans des cliniques, des hôpitaux ou d’autres structures médicales et prétendent que l’un des proches de la personne contactée a contracté le virus pour lui demander de payer les frais du traitement.
Et d’ajouter que récemment, des « sites d’hamçonnage (ou pishing) », sous forme de messages électroniques, prétendument provenir d’organismes nationaux ou de commissions de santé mondiales de renom, ont émergé afin de tromper les victimes et de les amener à fournir des informations personnelles ou des détails de paiement, ou également ouvrir un fichier joint contenant des logiciels malveillants.
Quant à l’Office européen de police (Europol), il attribue les causes de la prolifération de la criminalité électronique au sein de ce bloc régional à l’essor du commerce électronique en raison de la diminution des mouvements et des flux de personnes à travers et au sein de l’Union européenne, ainsi que du respect des mesures de confinement et du travail de plus en plus à distance, tout en s’appuyant également sur des solutions numériques, en plus d’autres facteurs moins influents tels que l’augmentation de l’anxiété et de la peur et qui peuvent conduire à l’abus ou l’exploitation.
Dans son rapport sur la croissance de la cybercriminalité au temps de Coronavirus, Europol a mis en garde contre un autre type de cybercriminalité, qui cible spécifiquement les enfants, une catégorie qui devient plus vulnérable aux abus (harcèlement sexuel, maltraitance, affichage de contenu inapproprié pour leurs capacités intellectuelles et mentales) par certains cybercriminels, en raison de l’isolement des enfants pendant les longues heures de confinement et du manque de surveillance des parents.
Au niveau national, et dans le cadre de l’initiative proactive que le Maroc a prise pour faire face à cette épidémie depuis son apparition, l’Administration de la Défense nationale a affirmé, le 18 mars, que plusieurs applications et sites web malveillants qui ont pour but d’ »infecter » un nombre important de victimes sont apparus, vu les circonstances actuelles et la vaste médiatisation du coronavirus, appelant les utilisateurs à s’assurer que la source des applications de confiance et que les ressources utilisées proviennent d’établissements de santé gouvernementaux ou de médias officiels.
Si cette crise sanitaire mondiale a révélé le côté obscur du commerce électronique et de toutes les transactions par le biais des moyens de communication modernes en général, et a divulgué la cruauté des criminels se cachant derrière des écrans d’appareils intelligents dans un habit de sous-traitants, elle a également contribué à l’émergence d’autres types de crimes, en particulier après la publication de rapports médiatiques dans un certain nombre de pays du monde sur la disparition d’envois transportant des masques et des fournitures médicales dans certains aéroports avant qu’ils n’atteignent leur destination, en plus de l’échange d’accusations entre de nombreux pays sur le déchargement des expéditions de navires transportant leurs fournitures médicales.
—Par Abdellah Elalaoui—