Paris proposera un plan à 1.000 milliards d’euros pour relancer l’économie européenne
La France proposera un plan de relance de l’économie de l’Europe doté de 1.000 milliards d’euros, financé par une dette commune européenne, a indiqué le ministre français de l’Economie et des finances, Bruno Le Maire.
Face à la crise du coronavirus, « l’Europe a réagi vite et fort. Sans le soutien de 1.000 milliards d’euros apporté par la Banque centrale européenne, la zone euro serait aujourd’hui en grande difficulté. S’y ajoute le difficile accord obtenu par les 27 ministres des Finances de l’Union européenne il y a deux semaines« , a souligné le ministre dans un entretien publié par le quotidien régional « Ouest France« .
Ce plan comprend 540 milliards d’euros d’aides supplémentaires financées dans le cadre de la Banque européenne d’investissement, du mécanisme européen de stabilité et d’un financement européen du chômage partiel, a expliqué M. Le Maire, ajoutant que « nous avons également acté la création d’un fonds de relance économique européen« .
Le fonds de relance économique doit financer la relance européenne et sa mécanique exacte et ses modalités techniques peuvent être discutées, a-t-il dit, notant que ce fonds est « vital » pour rester dans la course technologique et économique du XXIe siècle, mais aussi pour « l’avenir politique » de l’Union européenne.
Ces fonds serviront à investir en priorité dans les infrastructures sanitaires, les établissements de soin, les hôpitaux et en deuxième lieu, pour financer et protéger le patrimoine industriel commun comme l’industrie automobile et l’aéronautique, a expliqué M. Le Maire, ajoutant que le fonds de relance sera destiné également à investir dans la transition énergétique et les nouvelles technologies comme la 5G ou le cloud pour rester un continent innovant.
« Si nous ne faisons rien, la crise se soldera par des centaines de milliers de licenciements en l’Europe et par le déclassement technologique du continent européen« , a-t-il prévenu.
La France propose à cet égard de lever de la dette commune uniquement pour des dépenses d’avenir et non pas pour mettre en commun les dettes passées et que ces dépenses soient engagées pour une durée limitée à 5 ans mais remboursées sur une longue durée, de 20 ans par exemple, a-t-il relevé, faisant observer que cette proposition a les avantages d’être massive, financièrement peu coûteuse et elle est un point d’équilibre des préoccupations des 27 États membres.
Le ministre a estimé en outre que la répartition de ces investissements devrait prendre en compte la façon dont les États ont été touchés par le coronavirus, ajoutant que ce fonds de relance peut être dans le budget européen ou en dehors, « l’important est son volume et de prévoir un endettement commun« .
Selon lui, il faut que l’Europe soit à la hauteur de ce défi, car le moment n’est pas aux « débats théoriques« , faisant observer que « ce qu’il faut, c’est un instrument simple, efficace, politiquement orienté vers les investissements verts pour défendre une croissance durable. Ce fonds de relance doit être vert et s’inscrire dans le green deal européen« .
Pour ce qui est de l’économie française, il a estimé qu’elle ne sera pas relancée en augmentant les impôts, soulignant que le plan de relance sur lequel planche le gouvernement français repose sur sur 4 piliers; une priorité absolue à l’investissement, une mise en place de plans spécifiques pour les secteurs les plus touchés par cette crise, un soutien à la demande et une coordination européenne « sans laquelle nos plans de relance perdront en efficacité« .