Coronavirus: Hausse record du nombre de demandeurs d’emploi en France
Les mesures de confinement dictées par l’épidémie de Coronavirus ont produit leurs premiers effets négatifs sur le marché du travail en France, avec une augmentation du nombre de demandeurs d’emploi, la plus forte hausse depuis 1996.
Selon des chiffres publiés lundi par le ministère du Travail, la France comptabilisait 246.100 chômeurs en plus au mois de mars, en augmentation de 7,1 pc, pour s’établir à 3.732.500. Sur le trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 0,8%.
Il s’agit de la plus forte hausse du nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A (sans aucune activité) en France (hors Mayotte), depuis le début de la série en 1996.
S’agissant des catégories B et C (activité réduite), le nombre de demandeurs d’emploi diminue fortement (-68.600, soit -3,1%). Toutes catégories confondues, le nombre de demandeurs d’emploi augmente de 177.500 en mars (+3,1%).
« L’accroissement des effectifs inscrits en catégories A, B, C en mars 2020 provient à la fois d’une nette augmentation des entrées à Pôle emploi (+5,5 %) et d’une très forte baisse des sorties (-29,0 %). Les entrées pour fins de mission d’intérim et fins de contrats courts sont en hausse, la mise en place du confinement ayant conduit à des non-renouvellements ainsi qu’à de moindres nouvelles embauches de courte durée », explique la Dares, le service statistique du ministère du Travail.
Grâce à des mois de janvier et février plus favorables, les chiffres trimestriels font état d’une légère hausse du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A de 0,8% (+28.000) sur les premiers mois de l’année en France métropolitaine par rapport au trimestre précédent, mais d’une baisse de 1,9% sur un an.
Toutes catégories confondues, la France métropolitaine comptait en moyenne 5.450.300 inscrits à Pôle emploi au premier trimestre, dont 3.333.800 en catégorie A et 2.116.500 en catégorie B et C.
Le ministère du Travail a annoncé lundi vouloir engager « une réflexion avec les partenaires sociaux » pour « adapter rapidement » les règles d’assurance-chômage face à la « situation exceptionnelle » créée par l’épidémie de coronavirus, alors que les syndicats réclament unanimement que le gouvernement abandonne entièrement sa réforme de l’assurance-chômage.
Le Parlement français a adopté en fin de semaine un deuxième plan d’urgence à hauteur de 110 milliards d’euros, proposé par le gouvernement afin de soutenir l’économie face à la crise du coronavirus.
Ce texte, le deuxième en un mois, qui anticipe une baisse de 8% du PIB en 2020, un déficit public d’environ 9,1% du PIB et une dette à 115% du PIB, porte à 24 milliards d’euros les crédits destinés au chômage partiel.