Un large plan de relance est indispensable pour une reprise rapide de l’activité économique
Un large plan de relance est indispensable pour espérer une reprise rapide de l’activité économique, a souligné Younes Chebihi, enseignant à l’université de Bordeaux et membre du Laboratoire français de recherche en économie et finance internationale (LAREFI).
La reprise de l’activité économique devrait passer par la hausse de la commande publique adressée aux secteurs les plus touchés, comme le BTP et les industries exportatrices, ainsi que par une diminution des impôts sous forme de dépenses fiscales ciblées à même de doper la demande, a expliqué M. Chebihi une interview à la MAP.
Il a dans ce sens fait remarquer que les mesures prises par le comité de veille économique (soutien financier aux ménages vulnérables, octroi de prêts garantis par l’État, report de charges fiscales, etc) se sont inscrites dans cette logique.
Parallèlement, la politique monétaire continue d’être accommodante avec la baisse du taux directeur et les récentes opérations de Bank Al-Maghrib sur le marché interbancaire, a relevé M. Chebihi, estimant que cette politique devrait se poursuivre avec une injection massive de liquidités en vue de subvenir aux besoins des acteurs.
Concernant les scénarii de reprise, il a noté que les secteurs les plus touchés par le covid-19, en l’occurrence ceux des services, peineront à reprendre leur activité normale. “Si la crise sanitaire est endiguée en juin prochain, le soutien au tourisme interne pourrait être considéré à travers une dépense fiscale adressée aux acteurs du secteur”, a soutenu l’universitaire.
Par ailleurs, M. Chebihi a estimé que les nouvelles technologies ont profité de cette période du coronavirus pour marquer une évolution significative, en particulier dans le domaine du e-commerce, soulignant la nécessité d’accompagner cette réorientation de l’économie vers des filières innovantes.
Dans un plus long terme, “il est devenu urgent de soutenir la recherche et le développement à travers l’augmentation des budgets et la mise en place d’un crédit d’impôt-recherche pour les entreprises qui s’engageraient dans ce sens”, a-t-il conclu.