Pour réduire le risque de futures épidémies, le monde devra investir 20.000 milliards $ sur 20 ans
Les investissements additionnels nécessaires pour réduire le risque de futures épidémies se chiffreront vraisemblablement à plus de 20.000 milliards de dollars à l’échelle mondiale d’ici 20 ans, selon le Fonds monétaire international (FMI).
Dans un rapport sur les « Politique budgétaires pour favoriser la reprise après le COVID-19 », les experts du FMI expliquent que pour protéger les populations et réduire le plus possible les risques de futures épidémies, « il est indispensable que les pays effectuent des investissements de qualité dans la santé ».
« Il faut aussi investir dans les infrastructures, les technologies vertes comme l’énergie éolienne et solaire, et la poursuite des autres objectifs de développement durable comme l’éducation, l’accès à l’eau propre et l’assainissement », ajoute-t-on, notant qu’aux prix actuels, les investissements additionnels nécessaires se chiffreront vraisemblablement à plus de 20.000 milliards de dollars à l’échelle mondiale sur deux décennies. « Au cœur de la pandémie de COVID-19, la politique budgétaire est devenue la bouée de sauvetage des ménages comme des entreprises. Elle jouera aussi un rôle déterminant pour préparer les pays à réagir à une crise et pour contribuer à la reprise », souligne le FMI.
À la fin du « Grand confinement », une relance économique vigoureuse qui profitera à tous dépendra de l’amélioration des dispositifs de protection sociale et d’un soutien budgétaire de grande envergure, explique l’institution de Bretton Woods.
Dans les pays émergents et les pays en développement comme le Brésil et l’Afrique du Sud, « à cause de la lourdeur de la dette publique et de l’augmentation des paiements d’intérêts, la prudence est de mise dans le financement du développement afin d’en assurer la durabilité », peut-on lire dans cette étude, qui estime que « ces pays devraient s’efforcer d’en faire plus avec moins. L’augmentation à long terme des recettes fiscales pourrait être cruciale pour les pays en développement à faible revenu comme le Nigeria. »
Le FMI plaide également pour un renforcement des dispositifs de protection sociale, notant que « la pandémie a levé le voile sur la grande vulnérabilité des populations et sert d’appel à l’action ».
« Dans les pays émergents et les pays en développement, les lacunes de couverture peuvent être comblées par l’élargissement des programmes et le recours à d’autres modes de prestation, comme les réseaux de téléphonie mobile et la distribution en nature de biens et de services (soins de santé, nourriture et transport) afin d’aider les personnes les plus nécessiteuses et les laissés-pour-compte », soutiennent les auteurs de cette analyse.
Selon les experts du FMI, les dispositifs de protection sociale pourraient contribuer à la redistribution plus équitable de la richesse si une proportion plus importante des 20 % des plus pauvres recevaient des allocations supérieures à celles remises aux 20 % des plus riches.
Par ailleurs, l’institution monétaire cite la réduction temporaire des charges sociales parmi les outils à la disposition des gouvernements pour aider les entreprises à réembaucher les travailleurs après la pandémie.
« La diminution temporaire de la taxe sur la valeur ajoutée ou la distribution de bons de consommation peuvent aussi convaincre les gens de dépenser davantage », indique-t-on, relevant que de manière générale, les pays pourraient adopter à l’avance des lois prévoyant le déclenchement automatique de certaines mesures en cas de ralentissement économique, notamment des prestations sociales et des allégements fiscaux.