L’amélioration du système de santé et l’organisation du secteur informel, principaux défis post-pandémie
L’amélioration du système de santé et l’organisation du secteur informel sont les principaux défis qu’il faudra relever durant la phase post-pandémie, a affirmé le professeur Mohamed Ameziane, président du Centre des études juridiques et sociales d’Al Hoceima.
Etant donné que le secteur de la santé demeure prioritaire, il est nécessaire de revoir son système en le dotant des ressources financières et humaines nécessaires, a précisé M. Ameziane, dans un entretien accordé à la MAP.
Selon le chercheur, il est également nécessaire de revoir et d’accorder énormément d’importance au secteur informel en le structurant de façon à l’intégrer progressivement au tissu économique, tout en encourageant les jeunes ainsi que les petites et les moyennes entreprises à investir, outre la mise en oeuvre de programmes de promotion de l’auto-entrepreneuriat, de manière à protéger davantage notre économie pour faire face aux éventuelles crises.
Il a aussi appelé à la promotion des universités et de la recherche scientifique en leur allouant les ressources financières nécessaires pour contribuer de manière efficiente au développement du pays.
Par ailleurs, la transition du confinement à la vie normale doit être menée de manière fluide et progressive, a estimé M. Ameziane, notant que les autorités peuvent lever la décision du confinement définitivement dans des zones, des régions ou des communes, si aucun cas n’est enregistré et que le virus a été entièrement contenu.
Cela nécessite, sans aucun doute, une planification temporelle prenant en compte l’aspect territorial durant les prochaines semaines, a-t-il poursuivi, faisant savoir qu’il est nécessaire d’élaborer un plan précis pour la réouverture progressive des usines et entreprises, de manière à instaurer un travail rotatif et limiter le nombre d’ouvriers à la moitié en un premier temps, tout en veillant au respect de la distance de sécurité et au port des masques de protection dans les entreprises, les usines et les espaces publics.
S’agissant de l’accompagnement psychologique des enfants durant la phase post-pandémie, M. Ameziane a souligné l’importance de consacrer aux enfants des émissions sur la télévision et les radios avec des spécialistes en soutien et accompagnement psychologique, et ce afin de limiter la pression que vivent les enfants confinés, notamment vu qu’ils avaient l’habitude de sortir pour aller dans leurs écoles, dans les parcs de jeux et les espaces publics, avant de se retrouver devant une nouvelle réalité inconnue pour eux jusque là.
« Partant de cette idée, il est nécessaire d’assurer l’accompagnement des enfants via des spécialistes du domaine, tout en oeuvrant à leurs garantir d’autres alternatives pour les sortir de l’état d’isolement qu’ils ressentent. Les secteurs gouvernementaux chargés de la culture, de la jeunesse, des sports et de l’enseignement doivent également veiller à organiser des compétitions culturelles et des ateliers d’art au profit des générations montantes », a-t-il ajouté.
En outre, le gouvernement et les parties compétentes sont appelés à prendre davantage soin des familles démunies et des enfants issus de milieux défavorisés en leur permettant de profiter des colonies de vacances, compte tenu de leur rôle important dans le divertissement des enfants, outre l’accompagnement scolaire des enfants en milieu rural durant l’été pour qu’ils puissent rattraper le retard accusé durant le confinement, a estimé M. Ameziane.
Il a également mis l’accent sur l’importance de numériser l’accès aux services, affirmant qu’il est temps de mettre en place un gouvernement électronique, de revoir les systèmes de travail de tous les secteurs et de mettre en oeuvre rapidement de nouveaux outils technologiques pour garantir la continuité des services publics.