Le Maroc a fait montre d’une « véritable » résilience face à la crise du coronavirus
Le Maroc a fait montre d’une « véritable » résilience face à l’ampleur de la crise durant la première phase de la pandémie du nouveau coronavirus, a affirmé le président du Conseil de la concurrence, Driss Guerraoui, estimant qu’au vu de cette réponse, le Royaume est en mesure de relever le défi de l’édification d’un nouveau modèle de développement qui met à contribution le génie national et valorise l’intelligence collective en vue de renforcer sa résilience économique et sociale.
La réalisation de cet objectif nécessite de mettre en place un nouveau contrat social, comme préconisé par SM le Roi Mohammed VI, basé sur une nouvelle ambition nationale qui dessine les contours d’un Maroc nouveau mobilisant l’ensemble de ses composantes et forces vives pour réussir ce projet, a relevé M. Guerraoui dans un entretien à la MAP, soulignant que le Conseil de la concurrence œuvrera selon ses prérogatives à l’aboutissement de ce chantier national prometteur.
La crise actuelle a révélé la nature des défis que doit relever le Royaume et a mis en avant la nécessité d’accélérer la mise en place d’un nouveau modèle de développement, a-t-il ajouté, estimant que ce modèle devra définir de nouvelles priorités permettant d’assurer la sécurité alimentaire, industrielle, sanitaire, sociale et financière du pays, tout en renforçant le développement de l’économie verte et numérique.
Le développement d’un système national de concurrence fort est un élément principal dans la réalisation de ces objectifs, a soutenu M. Guerraoui, notant que la concurrence est une composante de la solution que le Maroc s’attèle à trouver pour faire face aux répercussions de cette crise, mais également une composante essentielle du nouveau modèle de développement.
Par ailleurs, M. Guerraoui a assuré que le Conseil de la concurrence suit de près l’évolution de la situation économique dans le contexte de cette pandémie, ainsi que ses répercussions sur les marchés nationaux, estimant que la gestion de cette crise, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, est exemplaire par rapport à ce qui se fait au niveau régional et international.
Les mesures prises en faveur des familles vulnérables, des travailleurs du secteur formel et informel et des entreprises touchées sont de nature à réduire l’impact de cette crise, a-t-il relevé, indiquant dans ce sens que le Conseil de la concurrence a émis un avis relatif à la décision du gouvernement visant à fixer les prix des masques, des fournitures médicales et matières essentielles afin d’éviter toute spéculation et assurer l’approvisionnement du marché national.
S’agissant de l’après confinement, M. Guerraoui a souligné que cette étape imposera au Conseil de nouveaux défis en matière de surveillance de la situation concurrentielle des marchés, conformément à la loi de la concurrence, relevant que trois domaines, liés aux répercussions de la Pandémie, retiendront particulièrement l’attention du Conseil.
Le premier est relatif à la situation économique générale qui pourrait être marquée par la rareté de certaines matières essentielles, ce qui engendrera une action du Conseil pour éviter aux consommateurs d’être victimes des spéculateurs qui s’adonnent au stockage illicite pour faire flamber les prix et mettre à mal le pouvoir d’achat des citoyens, a-t-il dit, précisant que le second sera de veiller à ce que les aides, exemptions et incitations offertes aux entreprises n’impactent ni les marchés publics ni la situation concurrentielle des marchés.
Le troisième domaine concerne les opérations de concentration économique qui connaîtront une évolution notable et une dynamique nouvelle après le confinement comme c’est le cas dans toutes les étapes post-crise, a fait remarquer M. Guerraoui, estimant que cette étape verra également l’émergence de nouvelles concentrations imposées par la restructuration des marchés et des secteurs économiques nationaux et internationaux.
Les opérations de concentration économique imposeront la mise en place de procédures adéquates et strictes pour veiller au contrôle de ces opérations et éviter qu’elle ne se transforment en situation de monopole sur certains marchés, a-t-il souligné, notant qu’il faut également veiller à ce que ces procédures n’entravent pas la mise en place de groupements d’entreprises nationaux forts et précurseurs.