La bataille de Dcheira: Un acte héroïque de l’épopée de la lutte pour le parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume
– Par Zineb JANATI-
Le peuple marocain et la famille de la résistance et des anciens membres de l’armée de libération, célèbrent, mardi, dans un climat de fierté et de patriotisme, le 59ème anniversaire de la bataille de Dcheira, coïncidant avec le 41ème anniversaire du départ du dernier soldat étranger des Provinces du Sud.
Cet événement majeur de l’histoire contemporaine du Maroc constitue une étape historique aux significations profondes, illustrant toute la grandeur et les gloires de la lutte nationale pour le parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume et de l’unité nationale, couronnée par le départ du dernier soldat espagnol le 28 février 1976 des Provinces du Sud.
La commémoration de cette bataille est ainsi l’occasion pour le peuple marocain de rendre un vibrant hommage à la bravoure, aux sacrifices et à l’héroïsme dont les combattants et des martyrs marocains ont fait montre face au colonisateur espagnol.
C’est, en effet, le 13 janvier 1958, dans la localité éponyme, à 25 km à l’est de Laâyoune, que les membres de la résistance et de l’armée de libération ont mené la bataille de Dcheira contre l’armée espagnole, lourdement équipée en armements et en moyens logistiques.
« Cette bataille fut supervisée par Salah Ben Assou et Hachmi Nadel, devenus par la suite officiers de l’armée marocaine, qui ont pu recueillir une information précieuse sur l’arrivée de troupes espagnoles fraîchement débarquées des Îles Canaries et prenant la route vers Gueltat Zemmour « , a déclaré à la MAP l’historien et enseignant-chercheur à l’Université Mohammed V de Rabat, Jilali Al Adnani.
Salah Ben Assou et les autres chefs ont tendus un guet-apens aux soldats espagnols, lourdement armés mais ignorants tout du terrain, a-t-il expliqué, notant que la bataille fut menée avec éclat, ce qui montre clairement que l’armée espagnole n’avait aucune emprise sur l’intérieur du Sahara.
« Cette épopée nationale, comparable aux batailles d’Anoual et de Boughafer, a eu lieu moins d’un mois avant l’Opération Ecouvillon » menée conjointement par les avions militaires français et espagnols en vue de mettre fin à la résistance marocaine visant à libérer le Sahara, a relevé M. Al Adnani.
« La bataille de Dcheira, vu l’ampleur des dégâts et des pertes en hommes et en armes infligées aux Espagnols, a accéléré l’Opération Ecouvillon qui s’est déroulée dans un contexte de mutisme et de cafouillage de la part des pouvoirs européens et surtout celui de la presse », a souligné l’historien.
Ainsi, la bataille de Dcheira a constitué un message fort sur le fait que l’indépendance du Maroc en 1956 ne signifie aucunement la fin de la stratégie de résistance visant la récupération des provinces sahariennes, a-t-il souligné.
Cette retentissante victoire des forces de la résistance à Dcheira n’a été que le début d’une série de victoires contre les forces coloniales dans le Sahara marocain, notamment lors des batailles de Rghiwa, Lamsid, Oum Lâacher et Mergala et une étape du long processus de lutte mené par le regretté Souverain feu SM Mohammed V pour la libération du Maroc, et poursuivi par feu SM Hassan II pour la récupération des provinces du sud du Royaume.
En concomitance, le Maroc menait un combat politique pour parachever son unité nationale et déployait une action diplomatique intense au niveau des instances internationales. En effet, feu SM Mohammed V n’avait cessé de réclamer le droit du Royaume à libérer son Sahara, notamment dans son célèbre discours prononcé le 25 février 1958 à M’Hamid Al Ghizlane où le défunt Souverain avait été accueilli par les délégations et les représentants des tribus sahraouies qui ont afflué de partout pour renouveler leur allégeance au Roi et réaffirmer leur engagement à défendre l’intégrité territoriale du Royaume.
Ces acquis ont conduit en 1958 à la récupération de Tarfaya, de Sidi Ifni en 1969 et au recouvrement des provinces du Sud à la faveur de la Glorieuse Marche Verte, couronnée par le départ du dernier soldat espagnol le 28 février 1976.
Ces deux glorieux anniversaires, célébrés dans un climat de fierté et de joie nationale, constituent une opportunité pour rappeler la solidité, la profondeur et la continuité indéfectible des liens historiques unissant les provinces du Sud au Maroc et l’attachement inaliénable des tribus sahraouies aux Souverains et au Glorieux Trône Alaouite et leur mobilisation constante, aux côtés de leurs compatriotes des autres régions du Royaume, pour faire face à toutes les manœuvres visant à nuire aux constantes de la nation.
Sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc accélère son élan de mobilisation pour défendre son intégrité territoriale chèrement acquise, tout en réaffirmant au monde entier sa ferme volonté d’œuvrer au traitement de tous les aspects du conflit artificiel autour du Sahara marocain.