La location des bacs de la Samir : L’avis du syndicat du pétrole & gaz
Au moment où les prix mondiaux du pétrole affichent une baisse historique, l’État marocain a décidé de déposer une demande urgente relative à l’exploitation des bacs de la société La Samir, pour construire ses stocks et ses réserves en carburant. Cette décision a été approuvée, ce jeudi 14 mai, par le juge-commissaire chargé de la liquidation du raffineur, Abderrafii Bouhamria.
Le Secrétaire général du syndicat national du pétrole & gaz CDT, Houcine El Yamani, s’est prononcé sur cette décision, affirmant qu’elle n’affectera pas négativement les efforts liés au retour naturel de la production de la Samir et l’utilisation complète de sa capacité de stockage des matières nettes, du pétrole brut, des matières précieuses (15 millions de barils) et de sa capacité de raffinage (10 millions de tonnes par an).
Le marché du carburant, selon El Yamani, a mis en lumière deux problèmes. « Le premier est lié aux prix appliqués du carburant, actuellement, qui sont un peu gonflés. Le second concerne les stocks qui sont détenus par les distributeurs. La loi stipule un minimum de stockage de 60 jours, alors que les chiffres actuels, dans les meilleurs des cas, ne dépassent pas 40 jours ». Cette situation s’est aggravée, selon lui, avec la propagation de la pandémie Covid-19.
Le SG du syndicat a expliqué qu’ils attendaient que l’État prenne « la grande piste », trouvant une solution pour la reprise de l’activité normale de la Samir, pour profiter de la capacité totale du stockage. « Cette location ne peut être profitable que pour 30% à 40% de la capacité de stockage de la Samir et qui ne concernera que les produits finis, alors que les 60% à 70% sont liés au stockage du brut et du produit semi-fini et ce stockage ne peut être réalisable que si la raffinerie est prête pour la remise en état », précise-t-il.
Par ailleurs, le syndicat considère le retour à l’exploitation des réservoirs de la Samir comme une « reconnaissance » de l’importance et du rôle de la société dans la gestion des crises, précisant qu’il réaffirme leur demande à l’État marocain de travailler avec la même volonté, la fermeté et la vitesse pour reprendre la pleine production de la raffinerie de Mohammedia « en facilitant les exigences de la gestion libre ou la nationalisation par les créanciers, notamment l’État, comme principale créancier ».
« Nous apprécions toutes les décisions et les mesures prises visant à améliorer la sécurité énergétique nationale et à servir les intérêts suprêmes du Maroc en prévision de toutes les fluctuations internationales abruptes », affirme le syndicat.