L’ONU se félicite de l’arrestation du « financier » du génocide rwandais
Le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, s’est félicité de l’arrestation en France de Félicien Kabuga, « financier » présumé du génocide rwandais de 1994 et l’un des principaux accusés encore recherchés par la justice internationale.
« L’arrestation de Félicien Kabuga envoie un message puissant selon lequel ceux qui sont présumés avoir commis de tels crimes ne peuvent échapper à la justice et seront finalement tenus responsables, même plus d’un quart de siècle plus tard », a souligné M. Guterres dans une déclaration publiée par son porte-parole à New York.
Félicien Kabuga résidait sous une fausse identité, à Asnières-sur-Seine en banlieue parisienne. Il est notamment accusé d’avoir créé les milices Interahamwe, principaux bras armés du génocide qui avait fait 800.000 morts parmi la minorité ethnique Tutsi au Rwanda durant le printemps de 1994.
Il a également été président du Comité d’initiative de la Radio Télévision Libre des Milles Collines, dont les émissions ont été utilisées par des extrémistes hutus pour inciter à la haine contre les Tutsis et identifier des individus en vue de leur assassinat ultérieur.
Agé de 84 ans, Kabuga qui faisait partie des « fugitifs les plus recherchés au monde », était visé par un mandat d’arrêt du Mécanisme international, la structure chargée d’achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
« Les pensées du Secrétaire général aujourd’hui vont en premier lieu aux victimes des crimes présumés de M. Kabuga, aux victimes d’autres crimes internationaux graves, et à leurs familles. Mettre fin à l’impunité est essentiel pour la paix, la sécurité et la justice », selon le texte de la déclaration.
« Pour la justice internationale, l’arrestation de Kabuga démontre que nous pouvons réussir lorsque nous avons le soutien de la communauté internationale », a déclaré, de son côté, Serge Brammertz, procureur en chef du Mécanisme des Nations-Unies.
« Ce résultat est un hommage à l’engagement inébranlable du Conseil de sécurité des Nations-Unies, qui a créé le Mécanisme pour poursuivre le processus de responsabilisation au Rwanda et en ex-Yougoslavie », a-t-il ajouté.