L’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi veut produire en commun 50% des véhicules d’ici à 2025
L’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors a annoncé, mercredi, l’adoption d’un nouveau business modèle de coopération visant à développer et produire en commun « près de 50% » des modèles à l’horizon 2025 afin d’améliorer la compétitivité et la rentabilité des trois entreprises.
Les trois membres prévoient de s’appuyer sur les atouts existants de l’Alliance, comme les achats communs, en tirant parti de leur position de leader et de leurs atouts géographiques respectifs pour soutenir le développement de leurs partenaires, indique l’alliance franco-japonaise dans un communiqué.
Ils ont approuvé à cet égard les principes du système « leader-follower » pour les projets véhicules sur lesquels ils vont coopérer afin de renforcer la stratégie de standardisation de l’Alliance, depuis la plateforme jusqu’au véhicule complet et déterminer par segment de produits un « véhicule mère » (voiture leader), et les « véhicules sœurs » (voitures follower), développés par l’entreprise leader avec le soutien de l’équipe des followers.
Il s’agit aussi de veiller à ce que les véhicules leaders et followers des trois entreprises soient produits dans un environnement le plus compétitif possible, y compris en regroupant la production lorsque cela est jugé pertinent et continuer à développer les synergies sur les véhicules utilitaires, où le modèle « leader-follower » est déjà appliqué.
Le principe « leader-follower » devrait permettre de réduire les coûts et les dépenses d’investissements par modèle jusqu’à 40 % pour les véhicules conçus sous ce nouveau schéma. Ces avantages devraient venir s’ajouter aux synergies déjà réalisées aujourd’hui, explique-t-on.
L’Alliance a également approuvé le principe de la désignation de différentes parties du monde comme « régions de référence », chaque entreprise se concentrant sur ses régions clés dans le but d’être parmi les plus compétitives et de servir de référence aux autres afin de renforcer leur propre compétitivité.
Selon ce principe, Nissan deviendra le référent en Chine, Amérique du Nord et Japon; Renault pour l’Europe, la Russie, l’Amérique du Sud et l’Afrique du Nord et Mitsubishi Motors pour l’ASEAN et l’Océanie, relève le communiqué.
Les plans produits des entreprises suivront le schéma « leader-follower », et les véhicules leader et followers seront produits selon le schéma le plus compétitif, note l’alliance, citant en guise d’exemple le renouvellement du segment des C-SUV après 2025 qui sera mené par Nissan, tandis que le futur renouvellement du segment des B-SUV en Europe sera mené par Renault.
En termes d’efficacité technologique, les membres de l’Alliance continueront à capitaliser sur les actifs existants afin de garantir que chaque entreprise membre poursuit le partage des investissements dans les plateformes, les groupes motopropulseurs et les technologies.
Enfin, les trois entreprises se répartiront les responsabilités sur plusieurs technologies clé. A cet égard, Nissan prendra les commandes sur la conduite autonome et sur les motorisations des futurs modèles électriques développés sur des plateformes dédiées. Renault sera responsable de son côté des technologies de connectivité basées sur le système d’exploitation Android et sur l’architecture électrique-électronique des véhicules. Renault aura également la responsabilité des motorisations pour les véhicules électriques dérivés de plateformes thermiques.
Pour sa part, Mitsubishi sera référent sur les technologies hybrides rechargeables (essence-électrique) des véhicules de moyenne et grande taille.
Ces annonces interviennent alors que Nissan et Renault, déjà en difficultés avant la crise liée au coronavirus, s’apprêtent à dévoiler des plans d’économie comprenant des fermetures de sites et des suppressions de postes.
Dans le cas de Renault, la presse rapporte que le constructeur automobile français envisage de fermer quatre sites en France dans le cadre d’un plan de 2 milliards d’euros d’économies.
Le Président Emmanuel Macron a annoncé, mardi, un plan de soutien « massif » de plus de 8 milliards d’euros, de la filière automobile, durement touchée par la crise économique engendrée par la pandémie de coronavirus.