Contre le virus, la solidarité !
L’Humanité a, de tout temps, connu de grands fléaux, de grandes épidémies, elle les a toujours vaincus ! Au prix de lourdes pertes, parfois, de souffrances, de bouleversements profonds, certes, mais elle s’est toujours relevée…
Pour lutter contre le coronavirus, il y a la médecine et la recherche bien sûr, il y a les consignes de nos Autorités sanitaires telles que le confinement et il y a ce que chacun de nous peut faire.
Pour moi la clé de ce que chaque citoyen peut faire, s’appelle : SOLIDARITÉ. Ce mal qui nous frappe, ce virus qui cause tant de victimes doit être l’occasion de nous remettre en question, profondément, et de changer notre mode de vie.
La première des choses est de réapprendre à être attentif à l’Autre, retisser du lien social, réel, concret et non pas factice.
C’est la solidarité qui nous aidera à surmonter cette épreuve et à la vaincre… En nous débarrassant du virus débarrassons- nous aussi des nôtres : l’égoïsme, le rejet d’autrui, la course au profit, l’absence d’empathie, le dénigrement systématique, la perte de repères, le matérialisme éhonté et la disparition de toute spiritualité…
Utilisons ce moment où nous touchons du doigt la fragilité de la vie, où nous devenons tous égaux face à la même peur, où nous sentons tous le poids du «mal qui rôde» et qui peut toucher chacun de nous, chacun de nos proches, pour redonner du sens à nos vies.
Hélas les mauvais «réflexes» ont la peau dure : ici on vole des masques, là on double -voire triple- le prix du gel hydro-alcoolique, ailleurs on trafique de fausses «autorisations de sortie»…autant de tares qui nous collent à la peau et qui doivent, impérativement, disparaître, aujourd’hui, et qui ne devront plus avoir cours dans la «vie d’après».
Soyons convaincus que nous ne nous en sortirons qu’ensemble et que si nous ne retrouvons pas les vrais chemins de la solidarité, c’est notre tristement égoïste médiocrité qui nous emportera.
Aujourd’hui, face au virus, nous sommes tous égaux, que cette triste leçon ne nous quitte jamais.
Réfléchissons à quelques exemples de solidarité active que le confinement nous permet d’effectuer.
Avec de jeunes militants associatifs et une trentaine de personnalités engagées, nous avons créé le groupe des Volontaires-Solidaires et nous nous sommes mis à la tâche.
Nous nous sommes donné pour objectifs de créer un lien permanent, à travers tout le royaume, de Marocains et Marocaines de coeur afin de faire perdurer le lien social, le vivre ensemble et la solidarité. Parler, échanger, s’entraider, discuter, se rassurer, blaguer, pleurer, se soutenir…bref faire de ce groupe et du web une plateforme de vie virtuelle au goût du réel.
La vigilance, le civisme, et la solidarité nous permettront de panser le Maroc d’aujourd’hui et de penser le Maroc d’après.
Il s’agit de se soutenir les uns les autres, de s’entraider -virtuellement mais aussi concrètement lorsque cela est possible- et pourquoi pas de jeter les bases du «Monde d’après» qu’il nous faudra bien réinventer. Si nous connaissons quelqu’un en difficulté (où que ce soit dans le pays), nous le signalons sur notre groupe et un Volontaire-Solidaire d’entre nous trouvera toujours le bon relais, la bonne personne sur place, pour aider…
Comment aider en ces moments délicats ?
En ramenant un panier pour une personne âgée lors de nos courses. En gardant l’enfant d’une infirmière, d’un soignant qui n’a pas de solution à sa mesure. On peut penser au serveur du café où nous avions nos habitudes et lui faire parvenir le pourboire qu’il n’aura plus, le gardien de notre rue, de notre bâtiment, l’éboueur, le jeune cireur…tous ces petits métiers qu’il nous faut continuer à aider. On peut partager un livre sur le groupe, une chanson, un film…la «joie de vivre» est essentielle, pourquoi pas fournir une aide aux devoirs -via le Groupe- à des enfants, si on en a les compétences. Il ne faut pas oublier aussi que maintenir le moral est important. Briser la solitude que certains peuvent ressentir. Donner aussi les bonnes nouvelles, dénoncer les fake-news. Venir en aide à une famille dans le besoin, nous la signalons et nous nous mobilisons. Penser aux personnes que nous connaissons dans notre voisinage qui n’ont pas accès, ou bien ne maîtrisent pas internet, pour leur servir de relais. On peut fournir une adresse, donner un numéro de téléphone, installer whatsApp -qui sera également l’un de nos liens- sur le smartphone de personnes seules afin de maintenir le lien avec elles. Publier des photos, des vidéos où nous nous parlons les uns les autres.
Bref, des gestes de solidarité concrets, simples mais efficaces et motivants… La vigilance, le civisme, et la solidarité nous permettront de panser le Maroc d’aujourd’hui et de penser le Maroc d’après, où le mot SOLIDARITÉ aura remplacé le mot individualisme, le mot égoïsme, le mot inégalité. Et si, en fait, il était là le nouveau modèle de développement ?
Ahmed Ghayat