Reprise progressive du transport aérien avec prudence
Le transport aérien a été l’un des secteurs les plus touchés par la pandémie. Facteur aggravant de la propagation du virus dans le monde, la fermeture des frontières a eu raison de quelques compagnies, qui, déjà fragiles, ont mis la clé sous la porte. À l’heure où les pays se déconfinent progressivement, les aéroports reprennent leur activité et les compagnies aériennes appliquent leur stratégie de reprise.
Des mesures drastiques
En Europe et ailleurs dans le monde, les frontières rouvrent progressivement et les vols reprennent. Cette reprise s’accompagne de mesures drastiques pour assurer, et rassurer les passagers. Le port du masque est obligatoire dans les aéroports et les avions, la prise de température est systématique, certains pays exigent un certificat de test négatif, le personnel de bord procède à la désinfection des appareils au départ et à l’arrivée avec, dans certains cas, le recours à un virucide et veillent au respect de la distanciation sociale. Ces mesures visent également à éviter la mise en place du siège vide du milieu, qui coûterait trop cher aux compagnies. Selon le directeur de IATA, si le siège du milieu reste vide durant les vols, les prix des billets doivent augmenter de minimum 50%.
Pour sa part, la RAM a également commencé à préparer la reprise, les techniciens se sont attelés à la maintenance des appareils durant toute la période de paralysie, pour une reprise dans les meilleures conditions.
Ainsi, les frontières ouvrent progressivement et les compagnies reprennent du service petit à petit. Easyjet reprendrait le 15 juin pour des programmes Royaume-Uni et France avec une quarantaine qui pourrait être imposée pour les voyageurs. Volotea devrait reprendre le 16 juin, Turkish Airlines le 10 juin. Néanmoins, toutes les destinations ne seront pas desservies. C’est le cas du Maroc où les frontières sont encore fermées. Pour la RAM, une reprise des vols internes pourraient éventuellement avoir lieu dans les semaines à venir, selon certains médias, alors que la compagnie fait face à une situation financière critique. Quant à la compagnie Ryanair, elle évoque déjà une « flambée des réservations » pour cet été.
Un secteur très fragilisé
Selon IATA, les pertes dans le secteur du transport aérien avoisinent les 300 milliards d’euros, alors que les bénéfices pour cette année étaient prévues à près de 30 milliards. Par ailleurs, certaines compagnies à l’instar de Flybe ont fait faillite, d’autres ont été secourues par des plans d’aides nationaux comme AirFrance-KLM qui a reçu un prêt de 7 milliards d’euros, ou encore Lufthansa. Certaines compagnies ont également procédé à la suppression de milliers de postes comme Easy Jet, British Airways ou encore Emirates. La compagnie Ryanair quant à elle, a sommé ses employés de choisir entre le licenciement ou la baisse de salaire. Enfin, selon IATA la situation ne reviendrait pas à la normale avant 2023 au plus tôt, pour pouvoir retrouver la pérennité financière de 2019.