Espagne: plus de 5% de la population aurait développée des anticorps contre le coronavirus
Quelque 2,4 millions d’Espagnols (5,21% de la population) auraient développé des anticorps liés à une contamination au nouveau coronavirus (Covid-19), selon les résultats d’une étude de séroprévalence du ministère de la Santé, dévoilés jeudi.
Ce résultat est presque identique à celui publié après la première vague de tests, réalisés entre fin avril et mi-mai, qui avait révélé que 5% de la population espagnole avait été infectée par le virus, ressort-il des données d’un nouveau volet de cette étude, effectuée du 18 mai au 1er juin auprès d’un échantillon de 63.564 personnes.
Le taux de prévalence serait plus élevé chez les femmes (5,40%) que chez les hommes (5,01%), précise l’étude, qui montre des différences géographiques marquées, très similaires à celles observées lors du premier volet, avec des prévalences égales ou proches des 10% à Madrid comme dans les provinces alentours. Toujours selon cette étude, Soria serait la 1ère province avec le plus de personnes qui auraient développé des anticorps contre le virus (14,7%), suivie de Cuenca (14,2%), Ségovie (12,8%), Albacete (11,6%) et de Madrid (11,4%).
En Catalogne, le pourcentage de population à avoir été infectée s’élève à 6,1%, poursuit l’étude, notant que le taux de prévalence n’est que de 4,9% en Aragon, 3,3% en Estrémadure, 3,2% en Cantabrie, 2,9% en Andalousie, 2,7% dans la communauté valencienne et de 1,6% aux Asturies.
Menée conjointement avec l’Institut de la Santé Carlos III et l’Institut national de la statistique (INE), cette étude montre que l’Espagne, l’un des pays les plus touchés du monde par la pandémie, est très loin d’un niveau suffisant, estimé à 65-70% de la population, pour atteindre une immunité collective et éviter une deuxième vague épidémique.
« Cette étude conclut qu’un tiers des personnes infectées n’ont pas de symptômes et donc ne se manifesteront pas auprès du système de santé », a souligné la directrice du Centre national d’épidémiologie (CNE), Marina Pollan, lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation de ces résultats.
Quant à la directrice de l’Institut de la santé Carlos III, Raquel Yotti, elle a expliqué que le taux de participation à cette enquête s’est établi à 76%, contre 74,9% lors du 1er volet, notant que « cette amélioration reflète la forte adhésion de la population à l’étude ».
Pour sa part, le directeur du Centre de coordination d’alertes et d’urgences sanitaires, Fernando Simón, a souligné que ces données de séroprévalence « corroborent ce qui a été observé dans l’évolution épidémiologique » au cours des dernières semaines, ajoutant « les données de transmissibilité du virus n’ont pas non plus changé de manière substantielle ».
L’Espagne est entrée le 14 mai dans son troisième mois de confinement prévu jusqu’au 21 juin.
Environ 70% des Espagnols (32 millions de personnes) ont entamé lundi la 2è phase du plan de déconfinement, tandis que 15 millions autres sont restés en 1ère phase.
Concernant les 45.000 habitants des îles de Formentera aux Baléares, et la Graciosa, La Gomera et El Hierro aux Canaries, ils ont entamé eux la 3è phase du déconfinement, qui doit s’étaler jusqu’à fin juin.
Selon le dernier bilan donné ce jeudi par le ministère de la Santé, l’Espagne compte 240.660 cas confirmés au Covid-19, dont 27.133 décès.