Le rétropédalage de l’OMS sur l’hydroxychloroquine

Une étude publiée il y a quelques jours par l’importante revue scientifique The Lancet, mettait en garde contre l’usage de l’hydroxychloroquine. Celle-ci avait suscité la controverse et amené plusieurs pays à interrompre l’administration du traitement. L’OMS avait décidé de suspendre les essais cliniques, avant de revenir sur sa décision quelques jours plus tard.

L’administration de la Chloroquine sur les patients malades de Covid-19 continue de faire parler d’elle. Alors qu’une division s’était formée entre les pro et les anti-Raoult, médecin à l’origine du protocole aujourd’hui largement utilisé dans le monde, l’OMS prend une énième fois un virage à 360 degré. En effet, l’utilisation de ce traitement, en attente de la découverte d’un vaccin, a été remis en cause par la revue The Lancet, réputée dans le monde scientifique. Celle-ci alertait donc des dangers de la Chloroquine sur les patients atteints de Covid-19, notamment les complications cardiaques. Selon cette même étude, le médicament serait une cause d’augmentation des risques de décès.

Le 3 juin dernier, la revue fait marche arrière et trois des quatre auteurs se rétractent après que des milliers de scientifiques avaient démontré des incohérences dans cette étude.  « Aujourd’hui, trois des auteurs de l’article ont rétracté leur étude (…) ilsne peuvent plus garantir la véracité des sources de données primaires  » annonce la revue.

Invité de la chaîne RT France, Alain Houpert, sénateur et radiologue français, a déclaré  que n’importe quel vrai scientifique s’apercevrait de l’incohérence de cette étude, menée sur 96000 patients en deux mois seulement avec des chiffres qui se contredisent. Par ailleurs, il rappelle que les pays ayant administré le traitement suffisamment tôt sont ceux qui comptent le moins de décès jusqu’à présent (quelques centaines contre des dizaines de milliers en France ou en Italie par exemple). Il pointe du doigt également l’absence d’une véritable loi cadre pour les chercheurs, qui, faute de moyens, sont amenés à produire des articles en quantité plutôt que des articles de qualité.

Concernant cette étude, elle a été financée de dizaines de millions d’euros et pilotée par Surgisphere, entreprise américaine de Biotech dirigée par le quatrième auteur. Selon une enquête du journal britannique The Guardian, les membres de l’équipe ne seraient pas des experts du domaine, puisque l’un d’entre eux « écrivait auparavant des nouvelles de science-fiction tandis qu’une autre était modèle pour adulte et hôtesse d’accueil ».

Ce volte-face en l’espace de quelques jours seulement risque de compromettre, une nouvelle fois, la réputation de l’OMS. Conflit d’intérêt ou véritable confusion, l’OMS avait interrompu les essais cliniques, et certains pays ont arrêté d’administrer la chloroquine à leurs patients à l’instar de la France. Le Maroc ou encore l’Algérie ont quant à eux décidé de maintenir l’utilisation du traitement malgré l’alerte lancée par l’OMS. Pour rappel, le Maroc compte à ce jour 208 décès.

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