La contrefaçon coûte 15 milliards d’euros aux pays de l’UE
La présence de produits de contrefaçon sur le marché de l’Union européenne fait perdre aux pays membres jusqu’à 15 milliards d’euros, selon le dernier rapport de l’Office de l’UE pour la propriété intellectuelle (EUIPO) publié mercredi.
Ces pertes sont principalement liées aux impôts directs et indirects qui ne sont pas perçus, ainsi qu’aux cotisations sociales qui ne sont pas versées par les fabricants illicites, relève le rapport.
Les secteurs de cosmétiques et soins personnels, de vins, de l’industrie pharmaceutique, des jouets et des jeux sont les plus concernés par le phénomène de la contrefaçon, engendrant des pertes pouvant aller jusqu’à 19 milliards d’euros de ventes chaque année dans l’UE, précise la même source.
Parmi ces secteurs, c’est celui des cosmétiques et des soins personnels qui a enregistré la plus forte augmentation en termes de pertes de ventes, soit plus de 2,5 milliards d’euros depuis 2019, d’après les estimations de l’EUIPO.
L’Office européen estime, en effet, que près de 14,1% des ventes de produits cosmétiques et de soins personnels (9,6 milliards d’euros) sont perdues chaque année dans l’UE du fait de la présence de produits de contrefaçon.
En Belgique, ce chiffre atteint 11,9%, soit 279 millions d’euros de ventes perdues chaque année, en hausse de 76 millions d’euros depuis la dernière estimation.
Par ailleurs, il ressort du rapport de l’EUIPO que 97% des produits de contrefaçon dangereux recensés et interceptés aux frontières extérieures de l’UE ont été considérés comme présentant un risque grave pour les consommateurs. La plupart de ces produits étaient destinés aux enfants (jouets, articles de puériculture, vêtements).
« Les produits de contrefaçon privent les entreprises légitimes d’une partie de leurs ventes et les pouvoirs publics de recettes indispensables », a mis en garde Christian Archambeau, directeur exécutif de l’EUIPO, à l’occasion de la présentation du rapport.
Et comme le montre, a-t-il ajouté, la collaboration de l’Office de l’UE pour la propriété intellectuelle avec Europol, le produit de la contrefaçon « peut aussi financer de graves formes de criminalité organisée ».
« Pour y faire face, une action internationale concertée est nécessaire à tous les niveaux », a conclu le directeur exécutif de l’EUIPO.