Trump autorise des sanctions contre le personnel de la CPI
Le président américain Donald Trump a autorisé jeudi des sanctions et des restrictions de visa supplémentaires contre le personnel de la Cour pénale internationale (CPI), deux mois après que l’instance a donné son feu vert à une enquête sur de potentiels crimes de guerre commis par l’armée américaine en Afghanistan.
M. Trump a signé un décret exécutif visant à cibler les responsables directement impliqués dans l’enquête.
« Dans le cadre de l’engagement ferme du président Donald J. Trump de protéger les militaires américains et de défendre notre souveraineté nationale, le président a autorisé des sanctions économiques contre les fonctionnaires de la CPI directement engagés dans tout effort d’enquêter ou de poursuivre le personnel américain sans le consentement des Etats-Unis », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Kayleigh McEnany, dans un communiqué.
« Le président a également autorisé l’extension des restrictions de visa aux fonctionnaires de la CPI et aux membres de leur famille », a-t-elle ajouté.
Le président Trump a affirmé que l’enquête de la CPI menaçait de porter atteinte à la souveraineté américaine et soumettre les responsables américains et leurs alliés « au harcèlement, aux abus et à une éventuelle arrestation » et, en conséquence, « menace ainsi la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis ».
« Nous ne resterons pas les bras croisés car notre peuple est menacé par un tribunal fantoche », a soutenu, de son côté, le secrétaire d’État Mike Pompeo lors d’une conférence de presse jeudi.
M. Pompeo a décrit la CPI comme « corrompue », « extrêmement inefficace » et « hautement politisée ». Le tribunal, basé à La Haye, mène une « croisade idéologique contre des militaires américains », a-t-il affirmé.
« Cela ne nous donne aucune joie de les sanctionner, mais nous ne pouvons pas permettre aux fonctionnaires de la CPI et à leurs familles de venir aux États-Unis pour faire du shopping, voyager et autrement jouir des libertés américaines alors que ces mêmes fonctionnaires cherchent à poursuivre le défenseur de ces mêmes libertés », a relevé le secrétaire d’Etat. En mars dernier, l’instance internationale avait autorisé une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Afghanistan
Washington est depuis longtemps en désaccord avec la CPI, créée en 2002 sans l’adhésion des États-Unis. L’administration de George W. Bush s’est retirée du traité qui a établi la cour quelques semaines avant son entrée en vigueur.